Mécontent des négociations avec Moscou, Erdoğan se dit prêt à lancer une opération militaire à Idlib
19 février 2020 19:53, par Tortue géniale participativeRappelons au préalable que Erdogan est membre de la confrérie des frères musulmans, créée, soutenue et financée par le MI-6 britannique au début de la guerre froide pour aligner les pays arabes sur les intérêts americano-israëliens.
Les frères ont été le fer de lance de la stratégie anglo-sioniste pour contrer le panarabisme du président égyptien Nasser dans les années 50.
Les politiques ambitieuses de développement social mises en place par le nassérisme ont été balayé à partir de 1970 par le sectarisme des frères musulmans qui n’hésitèrent pas à pactiser avec la banque judéo-protestante new-yorkaise.
Israël y trouvait son compte car cela affaiblissait l’Egypte, quant aux puissances occidentales, elles préfèrent avoir affaire à des barbus qui vont au Mcdo en sortant de la mosquée plutôt qu’une Egypte, alliée de l’URSS, qui n’hésite pas à faire le coup de feu contre Israël durant la guerre de 67.
Avec son socialisme laïc ou toutes les ethnies et les confessions sont respectées, Bachar al-Assad est l’héritier idéologique de Nasser.
C’est ce qui explique en partie l’inimitié de Erdogan à l’égard d’Assad. Erdogan se rêve en néo-sultan ottoman mais il n’en a pas les moyens, par exemple : la fourniture de pièces de rechange pour sa flotte vieillissante de F-16 et F-4 Phantom II dépendent des USA. En menaçant d’envahir Idlib, une région ravagée par 9 années de guerre, Erdogan fait simplement le jeu des anglo-sionistes qui ont toujours pour projet de remodeler le Great Middle East en faveur des intérêts israëliens (voir le fameux PNAC). Les anglo-sionistes veulent à tout prix que le corridor chiite Iran-Irak-Syrie-Hezbollah ne débouchent pas sur la Méditerrannée à l’extrémité des autoroutes M4 et M5, c’est pour cela qu’ils ont chargé leur marionnette Erdogan de tout faire pour éviter que Assad ne reprenne Idlib. La réaction russe sera intéressante à observer, il est encore trop tôt pour tirer des conjectures mais il est peu probable que la Russie s’implique directement dans une guerre frontale contre la Turquie, la base aérienne de Hmeymim compte moins de 25 aéronefs et n’est pas défendable contre une attaque massive des turcs qui ont à leur disposition 250 F-16, des milliers de blindés et plusieurs centaines de tanks léopards 2 et M60-T upgradés par les israëliens (les gogos qui croient que Erdogan est anti-sioniste en sont pour leur frais).
La première chose à observer sera de voir si Poutine maintient malgré tout une no-fly zone au-dessus de la Syrie.