Dites, Apolline (de Malherbe) et Alain (Soral), c’est quoi être un juif ?
18 juillet 2020 07:52, par RoazhonadJe vais me faire l’avocat du diable.
La réponse d’Alain Soral est totalement républicaine, quelqu’un de gauche aurait tout aussi bien pu la dire, mot pour mot.
Mais, il y a un mais, est-ce que ce qu’il déplore (le communautarisme) est spécifique aux juifs, ou est-ce que ce n’est pas nous les Gaulois qui sommes l’exception ? s’attendre à ce qu’on soit tous citoyens du monde, est-ce que c’est pas se mettre le doigt dans l’oeil ? et puis, comment le vieux récit universaliste français peut-il être pris au sérieux par les juifs à l’heure de l’américanisme et du sionisme triomphants ?
cela touche à un vrai problème : pourquoi est-ce que si peu de gens arrivent à s’identifier aujourd’hui à la "République française" ? à bien y regarder c’est vrai de tout le monde : des juifs, des identitaires, des musulmans... et pareil pour les classes sociales, hormis peut-être les seniors qui ont connu De Gaulle.
Comme si quelque chose s’était rompu.
Ainsi ce qu’on prend pour du communautarisme (qu’on observe même chez les Blancs maintenant) ne serait qu’un désir de communauté, jusqu’alors refoulé mais devenu d’autant plus vivace que la République tourne "en roue libre", et ne fait plus que détruire. Alors comment respecter les institutions d’une société malade ?
L’origine du mal est plus profonde. La République, à force de dépasser les tribus, a fini par se faire des illusions sur la nature humaine. C’est un besoin ancré dans l’homme de vouloir vivre avec les siens, et d’être le maître chez soi. Et pourtant cette vérité est inaudible pour les Républicains.
Voilà pourquoi, pour régler le problème du "repli communautaire", il faut en fait faire le procès de la République abstraite des énarques parisiens, pour passer à une République concrète où les communes se gèrent elles-mêmes. Sans quoi on restera dans les abstractions, l’hypocrisie et les jeux d’influence, qui font tant de mal à la société.