Le gouvernement portugais ne restreindra pas les conditions du "retour" pour les juifs
22 juillet 2020 17:02, par MivilleLe Portugal contrairement à l’Espagne n’a pas chassé les juifs de son territoire : il les a obligés par des offres qu’on ne pouvait raisonnablement refuser à oeuvrer à la prospérité de l’empire et à gagner un statut de nobles du Nouveau Monde en faisant du trafic négrier au Brésil : c’est un des rares empire où les juifs ont été très directement impliqués dans ce commerce jusqu’au niveau des simples marins abordant la côte du Guinée plutôt que de se contenter d’être des prêteurs et des équipeurs de ce genre d’entreprise comme dans les empires anglais, français et hollandais. Nuance importante.
Il n’y a jamais eu de persécutions antisémites au Portugal. Au contraire il était très facile d’échapper à l’Inquisition (danger bien théorique qui frappait extrêmement peu de contrevenants : pour subir un autodafé il fallait vraiment avoir fait exprès de trahir le pays au dernier degré en fondant une secte hostile à la dynastie régnante : la somme de niaiseries déversées sur les pays catholiques, accusés d’être hostiles à toute liberté de pensée, par les universitaires anglo-saxons, est plus faramineuse que celle de la propagande stalinienne sur les pays d’Europe de l’Ouest au plus beaux moments de la Guerre Froide, ce à un moment où les peuples protestants faisaient des lynchages tous les week-ends : même au Portugal les pires ennemis de la liberté de pensée, comme le Marquis de Pombal, furent des gens des Lumières et non jamais des inquisiteurs catholiques) en se déclarant juif si bien que la majorité de la population urbaine de ce pays a vite adhéré à cette confession pour les mêmes raisons qu’ailleurs en Europe on adhérait au protestantisme.
L’argent à faire était outremer, au Brésil surtout, et de toute façon la famille régnante considérait que le Brésil était la vraie métropole, le vrai centre de gravité de son empire. Le Portugal européen proprement dit n’a jamais été à aucun moment de son histoire, même sous Salazar, un pays de persécution idéologique, ce fut notamment sous Salazar un pays pauvre en ressources dont il fallait émigrer pour trouver un emploi plus à la mesure de ses attentes : très différent. La surveillance de la pensée d’autrui pour pouvoir accuser l’autre d’hérésie ne fait tout simplement pas partie des moeurs portugaises et encore moins catholiques portugaises : la piété portugaise est fondée sur l’idée que la communication intime avec Dieu est facile et disponible à quiconque prie.