Jacques Sapir – Covid-19 : quand la récession s’ajoute à la dépression
16 septembre 2020 10:39, par nicolasjaissonSapir semble ignorer que "l’option nucléaire" choisie par les ministres des finances de l’UE en novembre 2011, sur les conseils de leur homologue américain timothy geithner, constituait déjà une violation flagrante des traités européens qui interdisent formellement à la BCE de monétiser les dettes publiques par le rachat de titres. Or la BCE a racheté des quantités massives de titres de dette publics et privés sous prétexte de suaver la solvabilité des banques menacées par la dépréciation de leurs portefeuilles de dettes, lors de QE successifs qui se poursuivent aujourd’hui avec la mise en oeuvre d’un plan de relance dont a priorité numéro un n’est pas tant de sauver l’emploi qui de réorienter l’économie des Etats membres en fonction des directives fixées par le Green deal de la Commission européenne et autres engagements internationaux comme les accords de Rio et de Paris dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. La question n’est donc pas de savoir s’il s’agit de mesures provisoires, mais de quel type de mesures il s’agit, qui dans ce cas apparaissent comme nettement structurelles et non conjoncturelles comme le laissent penser les propos de Sapir. Il s’agit d’une volonté délibérée de saisir l’opportunité crée tout exprès par cette nouvelle "crise", pour rebattre les cartes des actifs économiques dépréciés qui sont soit éliminés soit rachetés par la dette émise par les différents états membres qui veulent metre en oeuvre un nouveau type de modèle économique tour en fusionnant les économies nationales autant que possible. C’est la raison pour laquelle les médias vous resservent les sempiternels "champions européen"s nés de fusion/acquisitions ou la nécessite de créer un budget européen, en plus des budgets existants. Car la mutualisation de la dette existe depuis longtemps, sous la forme de la monnaie unique qui a permis de créer un vase marché de la dette en euros, ce que semble oublier J Sapir. Ici il s’agit non pas de mutualiser la dette mais de faire émettre de la dette par la Commission, sous prétexte de mutualiser des dépenses exceptionnelles qui en fait servent de prétexte à l’augmentation des ressources propres de la Commission, y compris par la dette de marché, en plus des taxes environnementales, ce qui n’est prévu dans aucun traité, et à l’insu des citoyens européens. Ensuite viendra la fiscalité européenne pour faire face au paiement des intérêts de la dette obligataire émise illégalement sur les marchés par la Commission.