LLP - Franc-maçonnerie et Islam
15 avril 2011 23:56, par Charles TremblayA M.Starcatherus
Mais pour qui vous prenez-vous pour me déclarer ignorant de la différence entre ésotérisme et magie, ainsi que ce qu’est la "démarche traditionnelle" ? Vous êtes franchement gonflé.
Vous pouvez vous réclamer de l’optique religieuse que vous voulez (car la "démarche traditionnelle" reste un point-de-vue religieux, que vous le vouliez ou non), moi je reste dans le domaine de ce qui peut être partagé entre historiens.
Je ne comprends pas votre prétention à affirmer que vous en savez plus sur la démarche des crowleyiens que les crowleyiens eux-même (l’appelation "foutoir" n’est que votre appréciation personnelle). Ni cette affirmation comme quoi je n’y connais rien en ésotérisme. Libre à vous que vous suiviez ce que vous appelez une "démarche traditionnelle" mais votre condamnation de la "confuson" des crowleyiens et le reste de vos propos ne reposent que sur un argument d’autorité que vous vous octroyez "au nom de la Tradition".
Dois-je vous rappeler que la Tradition, quelle qu’elle soit, ne saurait être une science exacte (ni même une science, puisque ce serait davantage un vécu qu’une connaissance).
Quand aux valeurs scientifiques à propos de l’ésotérisme et du magique, il n’y a de paradoxe que dans votre vue de l’esprit. Crowley est né en 1875 à Lemington Spa et il est mort en 1947. Cela en fait un objet historique légitime. Il a été introduit à des groupes qui ont bel et bien existé et il en a fondé d’autres qui existent encore aujourd’hui. Ces groupes ont des conceptions et des pratiques qu’ils se transmettent et qu’ils ont rédigé sur papier. Tout cela sont des objets historiques légitimes pour un historien. Quand à savoir si cela relève réellement de la "Tradition" ou non, si cela permet d’atteindre "le divin" ou si c’est "démoniaque" ou "contre-initiatique", cela relève de vos croyances, M.Starcatherus. Personnellement, je n’en ai rien à foutre. Vous voyez les historiens qui se sont penchés sur le cas Crowley ou Blavatsky remettrent en cause leurs travaux "parce qu’un un mec se réclamant de la "Tradition" affirme qu’il est mieux placé qu’eux pour en parler" ? Une Tradition qui, tout aussi honorable soit-elle, n’est pas un matériel avec lequel les historiens et sociologues peuvent travailler parce que trop subjectif (puisqu’il s’agit d’un vécu, d’une expérience personnelle).
De même, vous voyez les historiens ayant travaillé sur Jésus s’affronter les uns les autres parce qu’un veut y justifier ses prémisses chrétiennes, l’autre ses prémisses musulmanes, un troisième ses prémisses hindoues ou shintoïstes, un quatrième parce qu’il se croit "investi par la Tradition" (et un cinquième parce qu’il a reçu des révélations par channeling) ?
C’est ce que je reproche au LLP dans sa vidéo sur la sorcellerie. Il pense qu’il peut se passer de l’exactitude historique parce que "la fin justifie les moyens". Il a tout-à-fait raison de s’inquiéter des pratiques "occultes" de l’élite impériale, mais il n’a pas le droit de confondre la religion vaudou avec la sorcellerie (pour ne citer que cet exemple). S’il le fait, c’est de la justification de prémisses personnelles et ce n’est pas de la science historique.
Pour finir, M. Starcartherus, le fait même que vous vous réclamiez d’une "démarche traditionnelle" pour déclarer que je suis ignorant démontre déjà votre méconnaissance de cette Tradition dont vous vous réclamez. Car ce n’est pas un Guénon ou un Evola qui m’aurait désavoué dans les commentaire que j’ai écrit ici. La différence entre vous et moi, c’est que je me réclame de la rigueur scientifique SANS IMPOSER MES PRÉMISSES PERSONNELLES. Car en-dehors de mes propos d’historien, vous n’en savez rien sur mes croyances et mes pratiques religieuses/occultes/magiques/traditionnelles etc (mettez-y le qualificatif que vous voulez). Je n’ai emmerdé personne avec "ce que je crois".
Je l’ai dit et je le redit : le sujet des pratiques occultes impériales est trop grave pour qu’il soit laissé aux croyances de tout un chacun. Mais bienvenue à tous ceux qui veulent comprendre cet enjeu avec un maximum de rigueur académique (car sur ce point précis, c’est la connaissance qui nous rendra libres).