Couillonavirus et interruption médicale de grossesse : menace sur les enfants à naître
2 décembre 2020 13:49, par SoljanaLorsque j’étais adolescente, mon père m’a dit, en guise de moralité sexuelle : « si tu tombes enceinte, prends la pilule que te donnent les médecins et ne te pose pas de questions ».
Lorsque des années plus tard je suis tombée enceinte de mon fils, lors de l’échographie du premier trimestre, alors que je venais de voir mon bébé bouger, porter la main à sa bouche, que j’en étais encore toute ébahie et ravie, la sage-femme m’a dit qu’il était temps de faire le dépistage de la trisomie 21, pour savoir « si je devais le garder ou non ».
Personne ne semble se rendre compte de l’horreur qu’il y a à dire une chose pareille à une jeune maman qui vient de voir son enfant, bien vivant en elle. Personne ne semble réaliser combien il est grave de dire à une jeune fille nécessairement influençable qu’il n’y a pas à réfléchir si elle venait à tomber enceinte de façon imprévue. Entourée de gens qui s’indignent des limitations aux droits à l’avortement en Pologne, je ne peux que baisser la tête et pleurer la mort de ces petits êtres. Pour oublier mon chagrin et ma culpabilité, parce que je suis coupable de ne rien oser dire, je cours serrer mon fils contre moi.
Pardon d’exposer ainsi un sentiment si personnel, je ne commente jamais, je n’ai pas même de réseaux sociaux, mais je supplie la jeune femme qui me lira de considérer ceci : n’abdique pas tout jugement devant cette difficile question. Quelle que soit ta situation, aie le courage de voir ton enfant pour ce qu’il est. Si la société t’enlève ta voix, garde au moins pour toi ton esprit et ton cœur de mère.