Qu’est-ce que le gnosticisme ?
15 juillet 2021 17:13, par LSMCet article passe à côté :
1) Il y avait plusieurs écoles gnostiques.
2) La mode est de reconduire la Gnose lato sensu à une marginalité judaïque, alors que son fonds irréductible est bien iranien et grec (malgré l’imagerie chrétienne), comme l’avaient bien vu les premiers historiens commentateurs. Le nombre restreint de spécialistes (en général des biblistes), et d’autres raisons, favorisent cette réduction actuelle.
3) La Gnose repose principalement sur des fondements non-monothéistes et non-créationnistes hostiles au pseudo-dieu de la Bible.
4) Elle ne pose aucune création mais une émanation continue à partir du Plérôme, par syzygies. La création est une illusion du dieu unique.
5) L’unicité, la toute-puissance et la prétention créatrice du "méchant dieu" (Yaldabaoth et ses archontes) étaient considérées comme des mensonges par les écoles gnostiques (le tyran est le premier illusionné).
6) Le combat du rédempteur, Khrestos (non Christos), est le combat pour la bonne création dans l’espace intermédiaire, qui se termine par une victoire eschatologique ou bien par la "rédemption du rédempteur".
7) L’énergie suprême, Sophia, est tout entière à toutes les stases du cosmos. Puissance d’illusion et de libération, elle a enfanté le monstre (Yahvé) sans intention, mue par sa propre énergie, mais aussi suscité Khrestos et transmis son souffle à Adam et Eve.
8) C’est ce souffle transmis par la Sophia originelle qui a donné à Adam la nostalgie du Plérôme.
9) La vue-du-monde gnostique était une réponse appropriée à une période de décadence, face à la prise du pouvoir "mondial" par des étrangers impudents.
A la fin de l’Antiquité gréco-latine, les écoles gnostiques furent l’un des derniers obstacles sur le chemin du courant abrahamique. Il suffit de lire les commentaires haineux à leur égard d’un (saint) Irénée de Lyon pour comprendre en quoi la gnose, si modeste fût-elle, les gênait.
La christianisation de l’Europe fut largement favorisée par la diffusion des thèmes et motifs narratifs gnostiques, qui trouvaient bon accueil dans des imaginaires encore intègres. La rééducation ecclésiale a suivi peu à peu.
Aucun rapport avec l’occultisme et le noachisme des siècles suivants.
Même mutilée et marginale, la Gnose constitue une part de notre ancien héritage et une expression du combat contre les Alieni agresseurs.