Démission de la quasi-totalité des rédacteurs de Science et Vie
1er avril 2021 07:30, par MivilleJ’ai cessé de lire des Science et Vie dès que j’eus obtenu mon Baccalauréat C (sciences pures - mention TB) en juin 1973 : la revue m’apparut soudain d’une insondable niaiserie et à l’envers le plus absolu du questionnement scientifique vrai, celui de la remise en question perpétuelle de l’état des connaissances acquises par les faits. Tous les articles étaient en fait des leçons de morale contre les partisans de thèses hétérodoxes ou de recherches dans des sujets interdits, à un degré plus puant que les cahiers scientifiques de la revue Spoutnik soviétique. Surtout le type d’annonces publicitaires semblait confirmer qu’on avait affaire à un public fasciné par l’argent et le pouvoir, non pas par la connaissance. À cette époque les écrits n’étaient pas encore réduits au rang des papiers gras, il y avait une certaine pénurie d’imprimés et on lisait tout ce qui semblait promettre une certaine qualité y compris des revues de trente ans plus tôt. Donc j’ai eu sous la main des Science et Vie des années 1930 et 1950.
Pas une découverte passée à l’histoire ensuite comme importante n’y était relatée et encore moins prophétisée : seulement en fait de la publicité pour les produits de l’industrie militaire la plus rentable de l’heure. Au moment de la découverte de la mécanique quantique la revue ne parlait que de l’extrême innovation de l’éclairage fluorescent. À chaque numéro au moins une charge contre les sciences dites parallèles. Beaucoup d’inquiétudes sur la surpopulation engendrée par les progrès médicaux trop considérables.