Biden-Poutine, un Yalta II plutôt qu’un nouveau Berlin
23 juin 2021 07:59, par BayinnaungLe "monde d’après" n’est finalement que la fin du monde d’après la guerre froide et le retour au monde d’avant la chute du mur de Berlin : un monde bi-polaire : l’occident d’un côté, les pays non-occidentaux de l’autre ... monde bi-polaire qui ne l’était pas vraiment : à l’intérieur du "bloc de l’est", Tito faisait un peu ce qu’il voulait, la Chine post-Mao & l’URSS ne s’entendaient pas forcément, tout comme à l’intérieur du "monde libre" ; il pouvait y avoir des voix dissonantes (De Gaulle), ou des inimitiés (la guerre des Malouines, les conflits israélo-arabe). Tout comme on classait comme "non-alignés" les pays ne faisant partie d’aucun bloque.
Ce qui prouve que la guerre froide était un leurre : il y avait la Russie et son arrière-cours, les USA et leurs dominions, la Chine et le monde asiatique, l’Inde, etc.
Le monde de la guerre froide n’était pas divisé en 2 bloques, mais en une multitude en réalité.
La chute du mur de Berlin a fait croire à l’occident que sa suprématie temporaire lui permettait de triompher sur le monde entier et d’imposer tout ce qu’il voulait (tenir la Chine en esclavage, tenir la Russie dans l’impuissance, piller le tiers-monde sans limite aucune afin de gaver les populations occidentales pour que celles-ci ne se révoltent pas, se sentent dépendantes du pouvoir et permette ainsi, sur le long-terme d’imposer les délires eugénistes des élites). Mais cette "victoire" sur la Russie en 1989 était, comme la guerre froide, un leurre. Dès 1992 et l’échec en Somalie, il était clair que les occidentaux se casseraient les dents dans le "tiers-monde non-aligné", tout comme l’URSS en Afghanistan ou les USA au Vietnam.
La crise asiatique des années 90 qui a appauvri l’ensemble des pays asiatiques, sauf la Chine, prouva elle aussi que tout ce qui avait permis aux USA de dépasser d’une tête la Russie, c’était le fait qu’ils soient juchés sur les épaules du géant en devenir qu’était la Chine.
D’où l’empressement après 2001 à déclencher la guerre contre la terreur et à envahir l’Irak pour compenser la dégringolade à venir et qui n’a pas manqué d’éclater en 2008.
Ce que ce sommet prouve, c’est que les pays qui composent ce que l’on appelle l’occident vont devoir se remettre à bosser pour se maintenir militairement face à la Russie et économiquement face à la Chine. Or, faire revenir les usines et faire travailler les peuple d’occident, c’est voir le retour des luttes sociales et de la vraie Gauche, d’où le coup de vis totalitaire autour du COVID.