Retour au rural et autonomie : entretien avec Nicolas Fabre
10 juillet 2021 23:18, par ClemensDe 1900 à 2010, le nombre d’exploitations agricoles en France est passé de près de 6 000 000 à moins de 600 000... ce nombre a été divisé par 10 :
http://www.agter.org/images/PFF/fra...
Cela signifie qu’1 exploitation encore viable aujourd’hui a survécu à un ravage qui en a emporté 9 autres dans la mort. Les agriculteurs français encore en activité aujourd’hui sont les 10 qui ont été capables de s’adapter, de résister à la destruction, de s’accrocher de toutes leurs forces et de tout leur talent, là où les 90 autres ont dû se déclarer vaincus et mourir. 10%, de survivants... c’est très peu, c’est une sélection d’une brutalité extrême. À titre de comparaison, si la grande peste noire de 1347-1352 a emporté entre 30 et 50% de la population européenne, le XXe siècle, lui, a emporté 90% des exploitations agricoles françaises...
Maintenant, s’il y en a qui veulent devenir agriculteurs et s’imaginent qu’ils seront viables en ignorant totalement les leçons tirées par les 10% d’agriculteurs survivants... les 10 plus coriaces, plus malins, plus durs à la peine que le ravage qui a eu la peau des 90 autres qui avaient pourtant eux aussi survécu à des millénaires d’hivers rigoureux, d’étés trop secs, de révolutions, d’invasions et de guerres, de pestes, de crises, de calamités diverses, etc... comment dire ?
Les 100 agriculteurs français de 1900 sont déjà une élite sélectionnée par cinq ou six mille ans d’agriculture affrontée à toutes les calamités, les 10 restants de 2020 sont l’élite d’une l’élite, une hyper-élite de survivants sélectionnés avec la plus extrême violence... mais des types venus de la vie urbaine mondialisée et soi-disant « survivalistes » se pointent pour jouer à faire pousser des papayes à 3 mètres sous terre...
Il y a un très grand intellectuel français qui parle souvent « d’éternel retour du concret », Alain Soral, je crois, est son nom... ça fait du bien de l’écouter, il faudrait plus l’écouter.