Qu’est-ce que c’est que cette utilisation systématique du mot de Babylone comme synonyme de ruine, de laideur et de dépravation ? Pour les auteurs bibliques il allait de soi que Babylone était parmi toutes les villes du monde le standard-or en fait de beauté architecturale, de splendeur, d’ordre, de culture et de morale religieuse ... sauf que ce n’était qu’une morale apparente, conventionnelle, non vécue intérieurement, presque parfaite vue de l’intellect mais non pas du coeur. Persépolis étant le standard argent, synonyme de perfection politique, et Athènes le standard-bronze, synonyme d’épanouissement intellectuel, artistique et commercial, Rome étant l’oeuvre de fer forgé dans l’affaire, synonyme d’efficacité. Le reproche fait à Babylone était de tromper les tenant d’une religion intérieure par quelque chose de bien plus splendide et plus moral en apparence, mais creux. Mais c’était tout sauf un lieu de décadence, de désespoir, d’hédonisme et de débauche. C’était plutôt un lieu de rigidité de moeurs mécanique, tout en cérémonies et en rituels, et dont la décadence fut une sclérose et une réduction du lieu à un pur objet de tourisme artistique. Comparer les villes ruinées par la débauche et le cynisme à Babylone, comme le Berlin des années 1920 ou le Paris de maintenant, est un non-sens.