Stéphane Édouard – Les premiers "trans" reviennent (déjà) en arrière
23 août 2021 11:16, par PierreStéphane Edouard est gentil et souvent intéressant mais la cyclothymie est une épidémie aussi importante que l’obésité dans l’occident libéral et il n’existe pas de « libre arbitre de ne pas me laisser aller à ma pente de déprime ou à ma pente d’euphorie »... franchement, il n’est pas sérieux. Et le fait que la fille devienne un garçon puis redevienne une fille « en moins d’un an » est un symptôme d’aggravation de la cyclothymie dont la logique propre est l’augmentation de la fréquence d’oscillation entre contraires : euphorie/déprime, victoire/défaite, dominant/dominé, assouvissement/frustration, etc. jusqu’à la fusion et la superposition des contraires : euphorie et déprime en même temps, garçon et fille en même temps, etc.
Que l’aller-retour entre des contraires aussi extrêmes que homme/femme prenne moins d’un an est le signe qu’approche la résolution, que la fin est proche... Ce n’est pas le retour qui est le plus significatif ici, c’est la vitesse de l’aller-retour, comme symptôme d’aggravation.
Donc Stéphane Edouard sur des questions sociétales un peu people, c’est très divertissant, mais quand il ne fait pas le travail sur des questions plus graves, aussi graves que la maniaco-dépression, l’obésité et l’anorexie, et commence à donner des conseils à deux balles, là non... ça bloque. Il ne faut pas plaisanter avec la souffrance des gens et leur parler de « libre-arbitre » sur un ton léger quand ils sont pris dans des mécanismes aussi destructeurs.
Cela n’a aucun sens de parler de « libre-arbitre » à une noire américaine obèse quand 56,9 % des femmes noires sont obèses aux Etats-Unis. Cyclothymie, désordres alimentaires, anorexie, dépression, obésité sont des phénomènes où se manifestent des dimensions sociales de la nature humaine, dépassant de très loin l’individualité et son « libre-arbitre », et dont la caractéristique commune serait même l’écrasement du « libre-arbitre ». Faire appel au « libre-arbitre » de ces gens est aussi intelligent que faire appel au « libre-arbitre » des victimes de l’épidémie de danse de Strasbourg de 1518 quand les gens dansaient par centaines sans pouvoir s’arrêter et par dizaines jusqu’à l’épuisement et la mort. On meurt d’obésité, d’anorexie, de dépression, d’épuisement, mais personne ne veut mourir, on est pris malgré soi dans ces engrenages, ce n’est pas un choix. C’est même assez dégueulasse de moraliser avec mépris cette souffrance comme si elle ne dépendait que du « libre-arbitre » des victimes.