La Chine ne veut plus voir d’hommes "efféminés" et d’influenceurs "vulgaires" à la télé
6 septembre 2021 15:03, par nicolasjaissonVous ne dites que la partie vendable des mots d’ordre exprimés lors du dernier congrès du parti communiste chinois sous l’égide de XI Jin Ping. Derrière cette chasse aux têtes d’affiche corrompues et autres milliardaires profiteurs des belles années du capitalisme chinois, se profile un plan autrement plus inquiétant de reconfiguration de l’économie chinoise ; Contrairement à tous les pronostics, c’est la Chine et non les Etats-Unis qui prend le relais de Trump, en matière de découplage des économies chinoise et américaine. Trump n’avait pas réussi à réaliser le reshoring de l’industrie américaine, comme le prouve les norias de porte-conteneurs qui traversent le Pacifique pour alimenter la consommation américaine. Xi prend l’initiative de contrecarrer le financement de la high tech chinoise sur les marchés occidentaux qui permettaient aux entreprises chinoises de lever des milliards de capitalisation en dollars par l’imposition de nouvelles normes de financement. Un comble quand on connaît les réactions aux tentatives de Trump pour virer les Chinois du NSE. Plus grave, est la volonté du gouvernement chinois de limiter le recours à l’endettement, cette fois-ci en yuans, sur le marché de l’immobilier, sous prétexte de développer le financement en actions sur le marché de Shanghai pourtant étroitement contrôlé par le régulateur chinois ; On se souvient des fermetures autoritaires de la bourse lors des chutes des marchés actions, dont les ordres de vente devaient être soumis au régulateur avant leur exécution. Désormais le gouvernement laissera tomber les canards boiteux qui refusent de se conformer aux ratios d’endettement au bilan, comme le montre la déconfiture du premier fonds d’investissement chinois Evergrande dont les répercussions peuvent être comparables à celles de la faillite du broker Lehmann en 2008, Là encore il s’agit de paris sur le développement de l’immobilier s’appuyant sur la garantie étatique aux emprunts de financement. Les créanciers font la queue pour être remboursés et la cotation est interrompue sine die. Rappelons que l’immobilier c’est plus de 70% de l’épargne chinoise et que les services de l’économie privée en Chine représentent plus de 80% des emplois urbains. Donc, il y a comme une contradiction flagrante entre la volonté de développer un capitalisme privé en yuans et de de s’immiscer dans la gestion des sociétés qui comptaient sur le soutien financier de l’Etat en défaut dans des secteurs cruciaux pour la croissance chinoise.