Vers la paix en Syrie et au Liban
30 septembre 2021 16:22, par nicolasjaissonIl s’agit plus d’une litanie de voeux pieux, en forme de conte de fées, que d’une réalité. Tant qu’il n’y aura pas d’accords de paix entre les envahisseurs turcs, américains et israéliens avec le gouvernement légitime de la Syrie, un retour à la normale est à exclure dans une région où perdure la guerre indirecte entre Israël et l’Iran. Les Israéliens sont les grands absents des négociations de paix et sans eux le conflit ne peut être apaisé, surtout lorsque le Golan a été annexé par l’Etat hébreu avec le soutien actif des Etats-Unis. A un moment où Israël déclare vouloir prendre les choses en main devant l’échec des négociations sur le dossier nucléaire entre la communauté internationale et l’Iran, une reculade en Syrie semble à exclure. La Turquie comme toujours adopte une position ambigue, afin de profiter au maximum des appuis militaires et financiers des deux côtés des protagonistes en Syrie. Les Russes apportent un soutien actif au complexe militaro-industriel turc, qui est toujours visé par les sanctions américaines, ,notamment dans la production de navires de guerre de nouvelle génération ainsi que de chasseurs furtifs à la suite de l’exclusion de la Turquie du programme F-35. Les S-400 sont naturellement les grands favoris des négociations commerciales entre la Turquie et la Russie, alors que l’économie turque complètement exsangue a dramatiquement besoin de trouver des nouveaux débouchés dans le tourisme et l’agro-alimentaire. Bizarrement l’appui actif de la Turquie à son allié ukrainien ne semble pas beaucoup contrarier Moscou, même si Erdogan n’a jamais caché son intention de recouvrer tout ou partie des territoires perdus par l’empire ottoman en Crimée et en Russie du sud à l’embouchure du Don. On est donc toujours en face d’un jeu de poker menteur entre oligarques du club illuminati qui se partagent les actifs économiques, au gré des négociations multilatérales, où les alliances ne sont jamais acquises. La guerre larvée éternelle arrange tout le monde. Les difficultés internes de la Chine ne sont pas propices à la reconstruction de la Syrie par les entreprises chinoises en mal de financement en dollars, qui leur permettaient de maintenir leur bilan à flot. Les banques chinoises vont-elles prendre le relais ? Rien n’est moins sûr, à l’heure où la finance chinoise peine à s’affirmer sur les marchés financiers internationaux. D’ailleurs les liquidités en yuans offshore n’arrivent toujours pas dans les coffres des banques libanaises ou syriennes.