Lecture commentée du discours de Poutine au club Valdaï
27 octobre 2021 12:49, par nicolasjaissonPoutine joue la carte de l’opposition dialectique, pour situer la Russie hors du camp des démocraties qui sont accusées de pousser leur logique égalitaire jusqu’à l’absurde. Pourtant la Russie est un membre de l’OSCE. Poutine ne manque jamais de faire remarquer que la Russie est dans les "top ten" des pays démocratiques, si l’on entend par là le respect des normes civiles en matière de séparation des pouvoirs, de la représentation ou de la protection juridique et policière. On remarquera cependant que Poutine a clairement désigné l’Intelligence Artificielle comme une priorité nationale, notamment devant des parterres d’étudiants d’élite, dont dépend la sécurité du pays. De même la transformation numérique est une priorité pour le gouvernement de Mishustin, à la demande expresse de Poutine qui a poussé la société de surveillance russe dans le peloton de tête des pays développés, voir le traçage lors la crise covid, mais aussi dans la surveillance des mouvements de population ou le flicage budgétaire et fiscal. On pourrait également parler de la monnaie avec les transferts sur a carte Mir qui sont étroitement surveilles, tout en fermant les échappatoires vers les cartes Visa et Mastercard. Ou encore le rouble digital qui ne saurait tarder, de concert avec le yuan digital. Les paiements en espèces sont étroitement contrôlés de façon à contrer l’économie parallèle. Quant au transhumanisme,, la Russie n’est pas en reste non plus qui allègue de la compétition avec l’Occident pour pousser les recherches génétiques des super warriors ou des individus aux facultés augmentées. Certes on en est pas encore aux vaccins antigéniques, mais il existe d’autres voies pour arriver aux mêmes résultats. L’urbanisation à outrance pour pousser la population dans des mégapoles se rapprochant du modèle des "smart cities" est également une caractéristique de l’organisation du territoire russe, qui pourtant dispose d’espaces infinis à peupler. Il y a là sans doute comme une opportunité manquée de restaurer la culture villageoise paysanne chère à l’orthodoxie russe. Contrairement à chez nous, les "preppers" avides du retour à la nature n’ont pas à se bousculer dans des endroits redevenus désertiques, mais pourraient largement organiser leur nouvelles communautés de vie sans empiéter sur les plates-bandes du voisin. il faudra que les alternatifs aillent voir ailleurs car les multinationales du bois nippones ou chinoises ont déjà jeté leur dévolu sur la Sibérie.