Non seulement Fomenko dit faux, mais Fomenko ment.
Voyons son point de départ : ce mathématicien reconnu constate que des éclipses observées ne correspondent pas aux positions recalculées.
Or, quiconque a lu les observations des anciens (Ptolémée lui-même p. ex.) sait qu’elles étaient affectées d’erreurs appréciables, et quiconque connaît un peu de physique sait qu’un phénomène périodique imprécisément mesuré paraîtra déplacé dans le temps. Fréquentes, les éclipses peuvent ainsi toujours être déplacées à volonté par cette seule imprécision.
Et quiconque connaît un peu de mathématiques sait par le problème des trois corps, résolu par Poincaré (véritable auteur de la relativité, usurpée par l’escroc Einstein), que sur un temps long une grande précision est impossible. Ce qui annulera déjà toute valeur à l’argument tiré des éclipses. Mais comme le public croit les calculs astronomiques infiniment précis et que les matheux ignorent l’histoire, a beau jeu de mentir qui, comme Fomenko, connaît assez des deux.
Bien moins fréquente qu’une éclipse, l’apparition de la comète de Halley permet moins de telles déformations. Observée avant comme après Jésus-Christ (peut-être dès - 467, en tout cas en -240, en - 164, en - 87, en - 12, puis en 141, en 684 en 837, en 1066, en 1145, en 1301, en 1378), elle démontre l’impossibilité pour des faussaires de la Renaissance d’établir une chronologie cohérente, puisque l’unicité et la périodicité de cet astre ne furent envisagées qu’en 1705, et prouvées par l’apparition prédite de 1758.
La dissidence, qui a donné quelque notoriété aux travaux d’exactitude les plus importants de notre temps, s’avilit et confond ceux-ci dans la réprobation méritée par Fomenko en se laissant si aisément duper.
On se demande comment on peut faire croire que des faussaires de la Renaissance auraient frappé les pièces de l’empire romain, pour tirer profit d’une antiquité supposée ! Quel profit ?
Gnostiques, cabalistes, maçonniques (Morozov, précurseur du récentisme, était de la secte) : les inspirations du récentisme se retrouvent dans le mouvement antichrétien qui « inventa » la notion de Renaissance.