La Chine est-elle socialiste ? – Loïc Chaigneau reçoit Bruno Guigue
8 décembre 2021 20:33, par nicolasjaissonVous avez dit ; "phase de redistribution des fruits de la croissance au salariat ?" Mais de qui se moque-t-on ? il faudrait d’abord rappeler que la Chine a vécu une période exceptionnelle d’enrichissement collectif, qui ne se renouvellera sans doute jamais plus, parce que Deng Xiao Ping a décidé de lâcher la bride au secteur privé suite à l’échec patent de l’imitation du stalinisme par Mao qui risquait de faire sombrer la Chine dans un Moyen Age prolongé. Il est quand même incroyable que le rôle fondamental du dollar dans le décollage économique de la Chine qui a bénéficié des largesses de la FED allié à des transferts massifs de savoir-faire et du capital productif occidental ne soit même pas mentionné. Deux générations de Chinois ont fait leurs études aux Etats-Unis et ont ramené chez eux les méthodes managériales américaines, qui conjuguées à des apports en capitaux sans précédent ont remis la Chine au travail de façon efficace, alors que l’Occident mondialiste se condamnait au déclin dans un océan de dettes, qui devait créer une économie cognitive fondée sur les services à fort valeur ajoutée. Il en a surtout résulté la désertification industrielle et le socialisme financé par la dette qui permettait de gonfler artificiellement des budgets mis au service de la relance par l’offre inefficace et nuisible. Mais les leaders socialistes tenaient leur pierre philosophale qui permettait d’édifier le socialisme en Occident, sans encourir les sanctions du marché, alors que le capitalisme se voyait gagnant sur tous les tableaux, grâce à la circulation de la dette qui transformait les actifs économiques des uns en passifs des banques qui nourrissaient une fonction publique galopante. La montée en puissance du socialisme en Europe et aux Etats-Unis datent de cette époque, sous l’oeil bienveillant du parti communiste chinois qui voyait les capitalistes occidentaux nourrir l’Etat chinois tout en lui donnant les moyens de sa puissance mondiale capable de rivaliser avec celles des Etats-Unis. Les réformes de Xi signent au contraire la ruine des classes moyennes laminées par l’arrêt brutal du moteur économique que représentait l’économie privée chinoise. La ruine de l’immobilier tiré par cinq trillions d’engagments en dollar US issus du shadow banking signe la fin de la propriété privée transférée à l’Etat et surtout la destruction de l’épargne investie dans l’immobilier. Les étudiants formés en Occident sont confrontés à un chômage massif causé par le revirement du PCC.