La Russie veut contraindre les États-Unis à respecter la Charte des Nations unies
5 janvier 2022 10:00, par nicolasjaissonS’il suffisait de faire rentrer les Etats-Unis dans le rang des nations civilisées capables de respecter la parole donnée, les choses seraient simples. Malheureusement la Chine comme la Russie, quoi que dans une moindre mesure, sont elles aussi des puissances impériales, qui jouent avec les règles du droit dans le sens qui leur convient. La Russie a laissé filer imprudemment ses anciennes conquêtes de la Baltique, de l’Ukraine et de l’Asie centrale, sans que les nouveaux accords d’association ne débouchent sur un espace d’intégration économique aussi efficace que celui de l’URSS. Du coup, la Chine et la Turquie s’installent dans la place laissée vacante par la Russie, qui plus est en état de basse pression démographique. La Chine s’est taillée une solide réputation de puissance impériale agressive en Asie et en Afrique, sans qu’elle puisse vraiment assurer la prospérité économique des pays partenaires de ses projets d’investissement. Cet équilibre instable entre les maîtres du jeu géopolitique tient surtout par la terreur des représailles et autres rétorsions issues des systèmes de contrôle centralisé, qui donnent aux grandes puissances une force de frappe inégalée dans l’Histoire. Ceci dit, la civilisation régresse partout et avec elle les valeurs humanistes, dont se réclament des gouvernements qui n’ont que "l’Etat de droit" à la bouche, mais sont incapables de respecter un accord, étant donné que l’état de guerre larvée permanent est nécessaire au maintien des supestructures juridiques qui sen nourrissent. Le niveau de vie des populations est en chute libre depuis la crise covid, après avoir été sérieusement entamé par la crise financière, à cause de l’effondrement des structures de collaboration entre les partenaires de la mondialisation économique et financière. Les systèmes de mondialisation rééquilibrée ont fait long feu, comme les BRICS, l’AIIB, l’organisation de Shanghai, le système de paiement russo-chinois, etc. Pa contre les système de surveillance informatique, les monnaies digitales émises par les banques centrales ou les pass sanitaires gouvernant les droits d’acès de la société civile font fureur aux quatre coins de la planète, dont la Russie. Il vaudrait donc mieux parler d’un système oligarchique mondial, mettant la planète en coupe réglée à son profit exclusif, que d’un rebattement des cartes entre partenaires égaux en droits. "L’exploitation de la planète doit être ouverte à tous", disait Moses Hess dans Rome et Jérusalem.