Je suis particulièrement content de lire cet article de Laurent Guyénot, car je suis convaincu qu’il y a là un débat nécessaire. Bien qu’il me semble que tout ça a déjà été largement et très profondément analysé à la fin du XIXème par Nietzsche. (Voir son amitié avec Wagner qui était en train de remettre au premier plan les mythes anciens et sa grande déception lorsque celui-ci se convertit au catholicisme (de la fin du XIXème)). Il semble que cet auteur soit encore largement inconnu ou dénigré (certes il ne gagne pas grand chose à être défendu ou "expliqué" par un Rochedy par exemple).
Mais apparemment encore trop de gens (à en juger par les commentaires reçues souvent) refusent ce débat. Pourtant c’est pour nous, en France, un débat crucial. Et qui va très loin.
Je pense que se considérer comme un être issu et appartenant à un groupe, lié à une terre (la terre de ces ancêtres) est certainement la base de la légitimité : combien de français son aujourd’hui convaincu que la France a toujours été une terre de passage de peuple divers...
Par ailleurs, il faut répéter qu’il y a une grande différence entre individualité et individualisme. Ce même individualisme est je crois plutôt le fait des penseurs des "lumières" et autres apôtres de la religion du Progrès (bien que cela ait une origine chrétienne mais en opposition à celui-ci, ou comme la promesse de sa réalisation concrète -le Progrès nous promet un paradis sur terre, plus dans le ciel).
Aimer sa terre, c’est la base. L’aimer, sans vouloir la juger ou l’améliorer. C’est une des différences fondamentales qui existent entre les Anciens et les modernes : les uns l’ acceptent, la respectent, la révérent, les autres la jugent et veulent la changer.
Les uns ont le cultes des Ancêtres, les autres le culte de la jeunesse !