Xavier Moreau – Avec les sanctions, l’Occident se tire une balle dans la tête
24 mars 2022 09:09, par nicolasjaissonLa comparaison avec l’invasion allemande refoulée par les troupes soviétiques pendant la seconde guerre mondiale est pour le moins abusive. il est bien évident que les stratégies militaires de cette époque ne sont plus adaptées à la nôtre et encore moins au contexte ukrainien. Nous ne sommes plus à l’époque où le nombre faisait la force, dans une débauche de moyens matériels et humains jetés dans la fournaise. D’ailleurs X Moreau avait expliqué au départ que les troupes russes n’avaient pas rencontré de résistance frontale significative, si ce n’est des actions latérales de retardement, visant à causer un maximum de pertes, faute de disposer de la supériorité matérielle. D’ailleurs des affrontements de chars et d’infanterie, eu égard à la puissance de l’aviation et de l’artillerie à longue portée, n’ont aucune chance de réussir. Il s’agit beaucoup plus d’une guerre hybride, dont l’objectif est d’affaiblir l’adversaire graduellement en le vidant de ses ressources, non seulement militaires mais aussi économiques et financières, de manière à provoquer une réaction politique en Russie, qui conduirait à un changement d’équipe au pouvoir. Un conflit militaire en Ukraine était l’opportunité rêvée pour pousser la Russie dans ses derniers retranchements, non seulement en causant des pertes humaines, dans une guerre qui tient plus de la guérilla ou de la guerre de position que de la guerre éclair ; et surtout en la privant de flux de services et de marchandises qui sont indispensables à sa survie économique. L’URSS était soutenue par les Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale, non seulement en matériels mais aussi sur le plan financier et technique. Ce n’est plus le cas de la Russie actuelle qui est opposée à l’OTAN et donc ne peut compter que sur elle-même, dans la mesure où tous ses partenaires importants ne sont pas sen mesure de suppléer rapidement à ses carences économiques. La Chine connaît également des problèmes liés à l’endettement et au centralisme bureaucratique socialiste qui paralysent sa croissance et met son économie en face de contradictions financières insurmontables. Nul ne sait quelles sont les capacités cachées de la Russie, mais le remplacement des pertes en matériel sophistiqué sera plus difficile à réaliser qu’à l’époque de la production en masse de chars et d’avions relativement rustiques. En attendant, ce sont les populations qui trinquent avec l’accélération de l’inflation, tant en Russie qu’en Occident, et des réfugiés par millions.