Une lecture ésotérique de la sombre victoire du 24 avril...
27 avril 2022 02:24, par Désenculage intellectuelLa plus belle ruse du Diable est de nous persuader qu’il n’existe pas.
L’acte d’orgueil éblouissant et consumant qui transforma l’Ange de Lumière en Ange et Prince des Ténèbres, l’a condamné à un impérialisme sans limites, donc par définition désespéré. La perte de l’Unique Nécessaire fait naître une soif essentiellement inextinguible. Le monde entier ne saurait combler le vide que forme au cœur d’une créature la conscience d’avoir quitté sa juste place dans le monde. Tombé de l’éternel, Satan veut l’infini. Tombé de l’Être, il veut l’Avoir. Mais le problème est insoluble à tout jamais. Car pour avoir et posséder, il faudrait être, et il n’est plus. Tout ce qu’il s’annexe, il le détruit. (Le Néant néantit, dit Heidegger.) Et certes, il pourra tout avoir — puisqu’il est appelé Prince de ce Monde dans l’Évangile — mais il n’aura jamais que ce monde-ci. Il ne reconquerra jamais le Ciel, qui est proprement l’âme de ce monde et le mystère du transcendant dans l’immanence. Il n’aura de notre univers que la carcasse matérielle. Et c’est probablement de ces débris de la Maison désaffectée qu’il fera le bois de chauffage de son Enfer.
le sait bien. C’est pourquoi son désir et sa jalousie forcenée se portent sur nos âmes individuelles. Il rôde autour de nous comme un lion rugissant en quête de sa proie, dit la Bible.
Ses victoires, il est vrai, seront toujours stériles. Car on ne devient pas père en volant un enfant. On peut voler l’enfant, non la paternité. On peut voler le pouvoir, mais non l’autorité. Satan peut voler ce monde, non sa divinité. Et cependant, nous pouvons perdre toutes ces choses, qui sont notre héritage d’« enfants de Dieu ». C’est la seule chance du Diable. Il ne la manquera pas…
Le Prince de ce monde