Monsieur Cerise, si vous repassez par là, une question ou un avis pour vous.
De mes anciennes études en sociologie, j’avais appris les "comment" de la fabrique du consentement et des croyances. 30 ans plus tard, il m’est venu à l’esprit que s’il y avait un "comment", il y avait sûrement un ’pourquoi" ?
Le mysticisme (cette science de l’intérieur) est alors arrivé. Swami Atmananda Udasin évoque dans "la nature de l’éveil" ce point : "Le mental est un corps subtil, mais il n’est pas conscient. C’est parce qu’il est illuminé par la Conscience qu’il donne l’impression d’être conscient (à 27’20)".
J’ai pu expérimenter qu’avec un travail de méditation poussée, on est en capacité d’observer sa pensée. Je ne peux pas être ce que j’observe.
On se rend alors compte que la pensée ne fait que ... penser. Et on comprend que les sentiments, émotions, compulsions ne viennent pas de l’extérieur (qui ne sont que des stimulis) mais de l’intérieur. Et qu’à ce titre, il est préférable qu’ils soient de ma fabrication plutôt que de celle des autres.
Il est également vrai que quand vient l’heure du sommeil, ma pensée s’éteint et qu’une intelligence plus profonde continue à assurer la maintenance du corps (comme elle le fait à l’état d’éveil, la pensée ne fait que ... penser).
Cet aspect non conscient du corps mental expliquerait pourquoi il est manipulable, par des techniques éprouvées. Comme une pâte à modeler, à qui l’on donne la forme souhaitée.
L’ukrainien d’occident peut être persuadé que l’intervention russe est une agression comme l’ukrainien d’orient est convaincu qu’elle est une libération.
Du point de vue du mental, tous les deux sont dans la vérité : leur vérité qui ne s’établit que par rapport à leurs propres cadres de référence, issus de leurs condtionnements respectifs.
L’éveil de la Conscience démarre ainsi, quand on réalise que la pensée n’est ni fiable, ni stable.
C’est l’ensemble de nos conditionnements qui a créé notre personnalité, l’égo, qui n’est en fait qu’une fiction, fiction utile pour naviguer dans la vie, mais fiction quand même.
Notre vraie nature est plus profonde, le vrai capitaine du navire est silencieux.
Il se pourrait que ce que l’on pensait être une aventure extérieure ne soit, au final, qu’une grande aventure intérieure. Bien plus grande que celle de la personnalité limitée.
J’ai cru comprendre que vous aviez déjà exploré cette piste. Et pourtant, le mental ne fait que penser. Merci de votre avis.