LLP - Censure de sa conférence à Lyon et lecture d’un texte de Simone Weil
2 juin 2011 14:14, par ffiJe trouve ce texte vraiment très intéressant.
Pour avoir fréquenté moi-même un parti politique, j’y retrouve bien ce que j’ai constaté. Il s’agit d’y dire le mieux possible les stéréotypes que tous veulent entendre.
Entre le bien public que le dépositaire d’une autorité, s’intercale malheureusement un "bien partisan". Cette partisannerie est logique parce que le parti devient l’intérêt principal pour ses encartés, et la défense de cet intérêt n’a rien à voir avec les buts vertueux de la politique. Un parti n’est jamais qu’une corporation politique, dont le but est la prise du pouvoir. Si il y a une vérité ardemment recherchée par le parti, c’est au sujet de la manière de progresser dans les urnes. Là est son fond de commerce et toutes ses stratégies sont tendus vers cette fin.
Il est évident qu’il n’en ressort rien qui soit en faveur du bien commun, sauf par accident. Il n’en ressort jamais la vérité, sauf accident. Il n’en ressort que de la mauvaise foi.
Là, où je suis moins d’accord, c’est de voir en l’origine du parti la religion chrétienne et sa lutte contre les hérésies. Il me semble que ce n’est pas vrai. S’il y a eu combat contre les hérésies en christianisme, c’est du fait de l’unicité nécessaire de la vérité. Il y a une vérité et une seule !
La religion se rapporte à une vérité surnaturelle. Nous manquerons toujours de preuve en matière de surnature, La seule matière à disposition sont les écrits traditionnels.
Puisque la surnature n’est pas de ce monde, il suffit donc d’opter pour une vérité, sans s’éclater en diverses sectes. L’erreur d’interprétation en matière surnaturelle n’a pas de conséquences en pratique pour la poursuite du bien public, contrairement à l’erreur en matière naturelle, qui, elle, doit être scrupuleusement respectées.
Avoir divers sectes religieuses serait une erreur en matière de recherche de la vérité naturelle, car tout bien commun ne peut être fondé que sur un seul récit commun, sous peine de division communautaire.
Le parti politique et son unité forcée qui vise à gagner des parts au marché de l’autorité publique, de ce point de vue, n’a rien à voir avec une religion.