Rencontre tripartite à Téhéran : conférence de presse de Vladimir Poutine
23 juillet 2022 12:33, par ProtégeonslaPalestineAlors que notre engouement pour les éoliennes, perclus d’idéologie et dénué de pragmatisme, est à pisser de rire, je note la retenue salutaire du Président Poutine, qui se contente de signaler le manque de vent : ce dirigeant nous témoigne davantage de respect qu’il n’en reçoit de notre part. Même Dominique de Villepin a dû intenter un procès à l’État progressiste qui avait flanqué les fenêtres de son château de trois éoliennes, que la bâtisse protégeait du vent.
Je pleure que Poutine ne soit pas à nous : un discours rationnel, des termes pondérés sans commune mesure avec le dédain de classe qui transpire des envolées arrogantes que nous subissons, aucune répétition perruquée et poudrée devant le miroir, aucune gestuelle histrionique, aucune langue de bois, simplement un homme debout, ouvert, disponible, transparent. Son mode de gouvernance est profondément coopératif et respectueux des identités, donc assurément anti-colonialiste : "nos amis", "nous avons discuté". Il ne s’est pas rendu en Iran en claquant des bottes, poser un ultimatum à cette nation multimillénaire sur ce ton comminatoire des Francaméricains ; Poutine est allé en Iran ouvrir des marchés à la Russie, pendant que notre Salieri de la finance ferme à la France ses débouchés sur l’Iran (Renault), pour complaire à son dresseur. Que cela nous plaise ou non, Vladimir Poutine incarne, devant l’histoire, l’âge d’or de la diplomatie post soviétique et, en termes de modélisation, tout l’imperium de la fonction présidentielle.