Le Père, c’est la révolution monothéiste (par exemple tengriste : rien de spécifiquement sémitique), solidaire de l’âge impérial de l’humanité (tel que l’avait déjà compris Ibn Khaldoun) : « à la fin, il n’en restera qu’un ». Qu’un seul empereur, siégeant dans une seule capitale, sous l’égide d’un seul dieu.
C’est encore une erreur due aux paresses du XIXe : il n’y a jamais eu de "révolution monothéiste". Toutes les religions le savent bien, c’est toujours le même dieu qui réapparaît et est "rajeuni" par le sacrifice. C’est toujours et partout le même rite qui recommence et est inlassablement répété : avec un hommes, son fils, sa fille, son serviteur, son cheval, son effigie ou celle de son mouton, effigie en terre, en paille, en pain d’épice... les circonstances sont infinies et indifférentes, c’est le même rite avec la même conclusion et les même effets. La vérité que dévoile l’anthropologie n’est pas « à la fin, il n’en restera qu’un » mais « au début, tout a commencé avec un ». Et la révolution, ce n’est pas le monothéisme, c’est l’innocence du dieu, et c’est le Christianisme. Avec l’enjeu terrible qui est de mourir innocent... car tous les banquets funéraires nous accusent, n’est-ce pas ? Et si nous mourrons innocents, que mangeront les survivants, quel aliment soulagera leur angoisse ? Cette idée de "révolution monothéiste" vient de la même mare d’où sont sortis les pires caricatures dixneuviémistes ayant compromis les sciences humaines - les âneries de C.G. Jung, la vulgarité de Freud, la génétique de Lyssenko, etc. -, toute cette pseudo-science matérialiste... qui affirmait que la religion était la dernière préoccupation des hommes... jusqu’à ce que la découverte de Gobekli Tepe remette les pendules à l’heure. La "révolution monothéiste" ? Non, sérieux, faut arrêter avec ces vieilleries.