Le logos occidental, versant cognitif de la théandrie hégélienne
24 septembre 2022 05:21, par QuiQui McNoL’âne« Il n’y a Temps que dans la mesure où il y a Histoire, c’est-à-dire existence humaine, c’est-à-dire existence parlante »
C’est bien possible, mais l’existence humaine ne se réduit pas à l’Histoire : elle est d’abord l’action dans le présent, et c’est la considération mentale de l’individu sur les choses et sa pensée qui font naître la dimension du temps, laquelle n’existe que dans l’esprit humain, en tout cas sous forme consciente / réflexive - peut-être que certains animaux sentent un certain timing mais c’est de l’ordre instinctif.
Je dirais plutôt il n’y a histoire que dans le cerveau humain où naît le temps, par sa capacité mémorielle à considérer ou comparer des idées et des pensées. Or bien souvent, hormis la nécessité de réfléchir à ses actions, cette effervescence réflexive mais souvent inconsciente, comme automatique, découle d’un mouvement qui part d’abord du bas-ventre c’est-à-dire de l’émotion - "motion" le mouvement.
La colère part du coeur à partir d’un sentiment d’injustice, alors que du ventre part bien plus fréquemment la peur - au sens général, l’appréhension, l’inquiétude, l’anxiété... Et à ce moment précis, le cerveau prend le relais et commence à penser, à l’armée on dit "psychoter".
Comme on se met à cogiter, on décroche du réel sans s’en apercevoir, et nous entrons dans le temps, car c’est toujours avec des idées connues donc mémorisées qu’on peut faire du neuf, mais bien souvent on ne réfléchit pas pour trouver une solution mais simplement pour combler le vide angoissant créé par la peur / l’émotion.
Et pour ceux qui ne veulent pas "se prendre la tête", pour faire passer l’anxiété du moment, ils comblent ce vide en consommant puisque ça vient du ventre !
Tout ça pour dire : l’histoire et le temps sont inévitables dans notre dimension matérielle, ce n’est pas un problème ; le problème c’est de vivre dans son mental pour échapper à ses émotions (surtout la peur donc), et là on vit soit dans le passé soit dans un futur idéalisé ou simple reformulation d’un passé déjà éprouvé, bref jamais dans le présent, dans l’action.
Et je remarque que : s’il y autant de bavardage et de réflexivité, qui produisent à leur tour encore plus d’angoisse, d’articles, de livres, de débats, etc. ce n’est pas parce qu’on ne sait pas quoi faire, mais parce que nous vivons dans le mental et non dans le présent qui est l’action et le seul réel.
Donc la peur est bien l’outil pour prendre l’âme d’un peuple - (Machiavel)