La Libre Antenne #29 – Entretien avec Xavier Moreau
26 octobre 2022 11:13, par pascal gillardinMise au point quant à l’origine historique du conflit, laquelle est bien antérieure aux évènements de Maiden (2013 et 2014) et au protocole de Minsk (2014). L’ingérence provocatrice des institutions européennes dans le Donbass (même russe à Rostov) date officiellement de 2006.
Depuis la fin de l’URSS, l’épisode le plus grossier du colonialisme néolibéral européen restera, dans son élan oriental de ce début de siècle, le vain acharnement, de 2006 à 2012, des missionnaires du Conseil de l’Europe à instaurer la lubie « d’Eurorégion du Donbass ».
Considérer l’Ukraine postsoviétique, rongée par une corruption endémique (à laquelle participe le très médiatique Sauveur du Peuple) et les trafics multiples (armes …), comme potentielle candidate au partage des idéaux démocratiques européens relevait déjà de l’ironie en 2006 (bien avant la complaisance de l’UE envers son actuel gouvernement belliqueux et mafieux).
Par contre, l’écart patent entre les opportunités économiques (en particulier dans le Donbass) et le ridicule salaire moyen (300 €) présentait lisiblement l’Ukraine comme proie facile aux appétits des lobbies capitalistes maîtres des institutions européennes.
Mais le plus fin de la farce réside dans le choix des trois oblasts voués à se fondre dans cette Eurorégion, brouillant les frontières et bousculant les souverainetés nationales, selon la plus pure idéologie néolibérale (fondant tout projet d’Eurorégion) : deux oblasts ukrainiens, ceux de Louhansk, puis de Donetsk mais surtout, dès le début … le vaste et prospère oblast russe de Rostov !
Cette arrogante tentative d’ingérence du capitalisme européen sur le territoire de la Fédération de Russie, selon le très arbitraire principe néolibéral d’une théorique priorité du commerce et du capital sur la souveraineté des peuples, constitue le détonateur historique de la situation conflictuelle historique du Donbass. Cette situation n’a cessé de dégénérer depuis, intégrant au fil des ans d’autres moteurs.
Le virage politique de Zelensky, sortant progressivement de son rôle fictif de serviteur du peuple et épousant l’idéologie ultranationaliste guerrière et antirusse de la mouvance d’Azov, l’ont poussé à saboter le processus de Minsk, à provoquer Moscou en se tournant ostensiblement vers l’UE et l’OTAN et maintenant, à entretenir l’escalade du conflit militaire de Washington(et son pion l’UE) contre Moscou.