Front musical #15 – "Toutes les musiques se valent"
20 novembre 2022 23:23, par Gros_PrétentieuxPartie 2 :
Autrement dit, une question fondamentale à se poser est « comment suis-je parvenu à aimer telle ou telle musique ? ».
Etait-ce une musique « autorisée » ? La virtuosité, l’académisme, « les comités de lecture » m’ont-ils donné l’autorisation d’aimer ceci ou cela ?
Est-ce que j’apprécie tel ou tel artiste parce que certaines élites m’y ont incité ?
L’académisme, l’enseignement, « la culture » participent de cette « adoration », « vénération » de la musique autorisée et l’individu se sentira rassuré d’aimer quelque chose que nous avons le droit d’aimer.
Ce principe a fonctionné depuis toujours.
A l’époque (musique classique) l’académisme et le sérieux vous incitaient à avoir le droit d’aimer ceci ou cela.
Des stars de la musique classique (savante) ont été élaborées. Des génies ont été créés.
De nos jours ce sont les mêmes principes qui sont appliqués, sans ces concepts d’académisme ou de degré de sérieux.
Les médias fabriquent des stars et des musiques qui sont compatibles avec le système en place. Cette notoriété « officielle » va autoriser l’individu à aimer les oeuvres de ces artistes.
A notre époque, la puissance des médias est devenue mondiale, donc cette pression à faire « aimer » une oeuvre est plus importante qu’aux siècles précédents.
Un autre paramètres entre en ligne de compte, celui du nombre de vues ou d’écoutes. Plus l’oeuvre a été visualisée plus l’individu se sentira autorisé à l’aimer.
Ce sont des techniques de conditionnement social et cela permet de comprendre pourquoi, aujourd’hui, 80 à 90% du streaming ou des achats de musique relève de la musique hip-hop.
Or,… cette musique est presque une musique morte. Je m’excuse pour ceux que je dérange.
Une étude officielle de la presse aux ordres a démontré que l’être humain réagit positivement à la voix chantée (si possible bien chantée). Une belle voix qui chante bien peut vous élever hors de votre condition. Or le rap c’est une voix parlée, premièrement. Ensuite depuis 25 ans, la voix est dénaturée, trafiquée avec l’auto-tune qui n’a rien d’humain et rien de naturel.
Autrement dit : nous avons aujourd’hui, face à nous, un conditionnement mondial qui nous oriente vers l’adoration de musiques vides, non solaires, non libératrices. Des musiques démoralisantes.
Alors que, in fine, il existe, dans l’ombre, des milliers de pauvres compositeurs, sans aucune notoriété, sans aucune vue, sans aucun public qui pourtant créent des musiques célestes et régénératrices.