Tres belle analyse de Soral. Merci.
Il y a aussi les films cultes qui sont, en plus, des chefs-d’oeuvre, les films d’Antonioni et surtout de Fellini, mais aussi Citizen Kane, je trouve qu’Orson Welles est un peu le Godard du cinema américain, mais nettement plus intelligent et talentueux sur le plan technique et photographique. Comme Godard, Welles a aussi un côté mystificateur, le cinéma étant avant tout une invention d’ingénieurs facétieux, de prestidigitateurs et d’illusionnistes (on pense au train des Lumière et bien sûr à Méliès). C’est le seul art qui a débuté par des blagues. Encore davantage que la photo, le cinéma vise à tromper, grâce aux effets spéciaux (encore plus aujourd’hui avec le numérique) et surtout au montage. En fait l’art divulgue et le cinéma trompe (Lénine disait qu’il était le plus important de tous les arts, grâce à sa capacité de tromper et convaincre la populace)...c’est donc le contraire de l’art.
Citizen Kane (dont le nom renvoie au cain de la Bible, envieux, corrompu par le désir) est un film extrêmement dense comparé à n’importe quoi de la Nouvelle vague...et qui reste très actuel, le personnage de Kane est le portrait de différents oligarques de son époque mais qui représente encore très bien des mecs comme Musk. Pas nécessairement méchants, mais contrôlants et "corrompus" par l’argent (on pense pour Musk à ses projets de voyages vers Mars ou au Neuralink). Musk a aussi moussé la carrière de ses femmes au talent médiocre (Amber Heard et Grimes en particulier), comme Kane. On remarque dans Citizen Kane l’importance du pouvoir malsain de la Presse sur le public, qui est encore plus vrai aujourd’hui.
En comparaison de Citizen Kane, tous les films de la Nouvelle vague sont désuets, sinon ringards. Même les amourettes de Rohmer ne fonctionnent plus, puisque les relations hommes-femmes se sont complétement transformées (pour le pire). Un film comme le Genou de Claire est impossible à réaliser aujourd’hui, les féministes et leurs "zalliés" auraient aussitôt la peau du réalisateur l’accusant de promouvoir la culture du viol. Par contre " l’Amour l’après-midi "demeure intéressant, le personnage principal, assez exceptionnel pour l’époque, est aujourd’hui le portrait-type du bourgeois actuel, fasciné par la marginalité anti-famille. Mais aujourd’hui, ils quittent leurs femmes et enfants au contraire du héros du film. Au final, le plus moderne de cette vague fut le vieux catho un peu pédo.