Prise du "Capitole" brésilien : la provocation de gauchistes pro-Lula infiltrés
10 janvier 2023 18:57, par MivilleJe regrette : les marcheurs de Bolsonaro à Brasilia sont tout sauf des Gilets Jaunes. Pour la simple raison que les Gilets Jaunes, du moins les Gilets Jaunes des ronds-points, sont une révolte de petits paysans et villageois avant toute chose, écoeurés par les hausses du prix des carburants faites pour les empêcher de gagner leur vie, et, comme l’a souligné si bien M. Sigaut, une jacquerie moderne de campagnards de gens sans grand capital jetés sur les routes, en vêtements de friperie mal assortis, par la pauvreté croissante ; alors que les marcheurs de Bolsonaro roulent, vêtus plutôt comme des supporteurs de football en uniforme des plus "clean", roulent clairement pour les gros de l’agri-business contre les sans-chemise, les sans-terre et les cultivateurs de toutes petites parcelles qui sont évincés pour faire place aux grands extracteurs de ressources.
Cela ne veut pas dire que Bolsonaro n’a pas de partisans parmi le peuple mais ce ne sont pas de petits paysans, ce sont des gens modestes des métiers plus modernes qui ont fait le pari qu’en soutenant les grandes surfaces de terre et de centre commercial ils pourront accéder par leur effort de réussite économique individuelle au mode de vie américain du siècle dernier, et dont le principal encadrement politique sont les églises protestantes évangéliques américaines les plus sionistes, des églises qui font presque toutes le pari que les choses iront toujours plus mal et que seuls quelques débrouillards survivront bien jusqu’à la fin finale.
Ce sont des gens qui manifestent encouragés par leurs patrons, voire à leur demande. Brasilia n’est pas une capitale-métropole où l’on trouve toute les classes, c’est une ville de fonctionnaires, de militaires et de lobbyistes comme Ottawa, comme Canberra, comme Jérusalem. De plus elle est sise dans une grande région de plus de ressources que de population. Bolsonaro a fait venir à Brasilia beaucoup de ses supporteurs en uniforme de football jaune et vert, ce qui est normal, qui sans être privilégiés du tout nécessairement rêvent de le devenir, et là à cause d’une élection qu’ils ont perdue ils vont devoir rentrer en masse dans leurs localités d’origine le plus souvent beaucoup plus miteuses que cette capitale high-tech. On peut les comprendre d’être très fâchés. Mais ce ne sont pas des Gilets Jaunes. Ce sont des maillots jaunes bien pressés, bien numérotés.