Jacques Cheminade : l’économie de guerre pour sauver la finance ?
18 mars 2023 10:37, par nicolasjaissonVoilà quelqu’un qui na pas dit un mot sur les pratiques du shadow lending et des SPV en Chine durant ces quinze dernières années, et qui se permet de faire la fine bouche devant ces « pratiques douteuses », qui auraient court aux Etats-Unis sans même mentionner le rôle joué par la Chine et autres pays émergents dans cette nouvelle crise bancaire. Ces banque spécialisées dans le capital risque, et notamment celles installes en Californie, ne sont pas nées par hasard. La Chine a largement puisé dans les ressources monétaires américaines, en sus de piller sa propriété intellectuelle, pour financer des concurrents de sociétés américaines, lorsque les entreprises chinoises ne rachetaient carrément leurs concurrents américains ou européens. L’Occident devrait presque s’excuser d’avoir ouvert aussi grandes les portes du financement et de son savoir-faire à la puissance montante chinoise, en sus d’alimenter la production chinoise en servant de débouchés aux industries exportatrices. Mais Cheminade n’a jamais rien dit non plus à propos de la crise immobilière chinoise des années 2020 et suivantes, qui sont un événement de crédit bien plus important en volume que l’accident des dérivés de crédit aux Etats-Unis, qui seraient presque un non événement à côté de la débâcle générale du crédit en Chine marquée par des défauts en cascades et des faillites monumentales parmi les SOE de l’industrie lourde. Effectivement les Etats-Unis ont largement inondé la Chine et les pays du sud-est asiatique avec leurs liquidités en dollar, exportant avec elles les pratiques de l’ingénierie financière basées sur la transformation des actifs de dette et les pratiques afférentes au financement des entreprises et des banques chinoises jamais rassasiées du crédit gratuit en dollars US. Il se trouve que dans le contexte de la rivalité géo stratéqique entre les Etats-Unis et la Chine, les Américains ont sifflé la fin de partie de l’argent facile, aussi bien en private equity qu’en financement de gros des gouvernements régionaux chinois par exemple, du fait primo de la fermeture des marchés chinois aux investisseurs internationaux depuis 2014 et d’autre part du fait de la nécessité de réduire le volume de dettes stockées dans le bilan de la FED. D’où la remontée des taux, qui favorise et non ralentit le rapatriement des activités industrielles aux Etats-Unis, du fait des opportunités d’investissement dans la reconstitution des capacités industrielles dans l’espace du NAFTA.