De la propagande à la manipulation cognitive : entretien avec Lucien Cerise
18 mars 2023 20:48, par PhilippeJe ne crois pas une seconde que l’OTAN avait prévu d’envahir la Russie lors d’une opération du genre de Barbarossa en 1941. Ce n’est même plus du complotisme, c’est du délire. D’ailleurs, Lucien Cerise se contredit à 15’38 au sujet de la volonté de l’OTAN d’attaquer directement la Russie. Il dit ensuite que le but était d’envahir la Russie mais presque aussitôt déclare que personne en Occident n’a envie d’aller mourir pour l’Ukraine. Trop de contradictions dans ce discours.
Qui va attaquer frontalement une puissance nucléaire comme la Russie ?
Quant aux guerres hybrides il y en a sans cesse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, depuis la Corée jusqu’à aujourd’hui en Ukraine. Les E.-U. et l’URSS et aujourd’hui la Russie s’affrontent par pays interposés. En Corée c’était même bien pire puisque les troupes américaines, françaises, britanniques, entre autres, étaient directement face à des soldats nord-coréens, certes, mais aussi chinois et soviétiques.
Quant à l’ingénierie sociale qui serait à l’origine de l’effondrement intellectuel et psychologique du monde occidental, je doute que ce soit le facteur déterminant. Je pense bien plus prosaïquement que le confort moral et matériel dans lequel nous vivons depuis près de 70 ans (je ne compte pas les années de l’immédiat après-guerre qui ont été difficiles), nous a rendus très fragiles et très peu résilients. Nous avons perdu l’habitude d’être confrontés à la plus petite adversité. Le moindre choc, qui n’aurait en rien affecté les générations nées avant 1930 et encore moins celles nées avant 1914, effraie la plupart de nos contemporains. On se rue dans les supermarchés à la moindre menace de rupture de stock de papier hygiénique ou de Nutella. Après deux mois de confinement, c’est à dire payés à ne rien faire à la maison, on parle de génération sacrifiée en pensant aux jeunes. Mais de quoi parle-t-on ? Mon grand-père, né en 1892, fut incorporé en 1913 et ne retourna à la vie civile qu’en 1919, après 6 ans sous les drapeaux dont quatre de guerre dans un régiment d’infanterie. Il fut à nouveau mobilisé en 1939, à l’âge de 47 ans ! Et on ose parler de "génération sacrifiée" quand on évoque le COVID ? Mais de qui se moque-t-on ? Comment sommes-nous devenus à ce point des mauviettes sans aucune pudeur ? Des geignards perpétuels la bouche pleine.
Je comprends mieux les vieux quand ils disaient, ça m’agaçait, qu’une bonne guerre nous ferait du bien. Oui, vraiment, ça remettrait beaucoup de pendules à l’heure.