Russie : opération de "sabotage" près de la frontière ukrainienne
23 mai 2023 12:30, par J.G.Ce genre d’opérations ponctuelles et limitées (ce n’est pas la première ni sans doute la dernière, même si celle-ci dure plus longtemps avec des moyens plus importants) semble très organisé, avec des forces spéciales très mobiles, bien entraînées et suréquipées, notamment en armes antichars et SAA portables.
Il va sans dire que contrairement à la propagande délivrée par les Ukrainiens, elles ne peuvent avoir été planifiées que sur décision du haut commandement ukrainien et de son parrain américain.
Ces incursions ne sont pas que symboliques - elles le sont d’évidence : porter les combats chez l’adversaire - mais ont aussi d’autres buts opérationnels :
1/ Ces groupes restreints disposent, de part leur emport d’équipements spécifiques, des capacités d’empêcher l’approche de forces blindées et héliportées en réaction rapide et sinon de les détruire. Sacrifier une centaine d’éléments d’infanterie, même de haute valeur, contre plusieurs dizaines d’équipements coûteux difficilement remplaçables, le jeu doit en valoir la chandelle en tout cas pour l’état-major de l’OTAN. De même on peut être sûr qu’en prévision ce dernier a placé à proximité du théâtre des moyens SAA pour le haut du spectre (altitude >5km, là où les SAA portables n’ont plus d’effet). Raison pour laquelle d’ailleurs les Russes semblent mettre autant de temps pour la résorber, ils ne veulent certainement pas tomber dans ce piège grossier qui leur est tendu.
2/ Ce harcèlement aux frontières nécessite sans doute de devoir pour les Russes réorganiser leur système de défense, et ponctionner peut-être du front des éléments pour défendre non plus seulement ce dernier, déjà très étendu, mais également les centaines de kilomètres de frontières communes avec l’Ukraine.
3/ L’aspect symbolique donc, qu’il convient de ne pas mésestimer. À la fois pour « laver » (si tant est que ce soit possible) en tout cas de détourner l’attention de l’affront fait par la chute de Bakhmout. Cette symbolique est susceptible d’entraîner un effet psychologique (qui est toujours l’un des buts de guerre) par le fait, comme il a été dit, de porter le fer sur le territoire ennemi.