L’historien Jean Lopez attend la grande contre-offensive sur le modèle de Stalingrad
27 mai 2023 00:06, par J.G.
"Ce qu’oublie de dire Lopez, c’est que sans le soutien de l’OTAN, c’est-à-dire de l’argent européen et de l’armement américain (qu’il faudra rembourser un jour), l’armée ukrainienne se serait effondrée en deux mois. Et là, l’analyse du conflit Ukraine/Russie devient éminemment politique, terrain sur lequel le spécialiste ne va pas."
La rédaction d’E&R a absolument raison de rappeler ce point essentiel. Mais allons au bout du raisonnement : Poutine et les dirigeants russes croyaient-ils vraiment que les Occidentaux allaient rester les bras croisés, ou bien anticipaient-ils qu’ils se contenteraient de représailles seulement économiques ? Dans les deux cas ils se sont fourrés le doigt dans l’oeil, et le grave avertissement de Poutine à leur encontre, dans sa toute première déclaration lors de l’invasion, de ne pas s’ingérer dans ce conflit est restée lettre morte. On ne peut manquer de penser à une cruelle erreur d’analyse prospective. Je me souviens que mon sentiment dans les tous premiers jours de "l’opération spéciale" était que Poutine était tombé dans un piège, comme le taureau face à la muleta. Mais sans doute n’avait-il pas le choix, de son point de vue.