Le point sur la contre-offensive ukrainienne avec Édouard Husson
17 juin 2023 21:44, par ClemensL’offensive d’hiver de l’armée russe a duré de mi-janvier au 20 mai avec la prise de Bakhmout. En quatre mois l’armée russe a vaincu à Solédar et Bakhmout, grapillé un tout petit peu de terrain à Marinka, Avdievka, Serebrianka et Koupinsk, échoué à Zaporijia, Ouglédar et Bilogorivka. On verra dans quatre mois où en sera la contre-offensive ukrainienne : si les premiers succès de Zaporijia ont été développés, si l’assèchement du Dniepr par la destruction de Kakhovka a permis aux otaniens d’attaquer Energodar.
Mais franchement, dire après seulement dix jours, comme le fait Husson, qui est bien sympathique, que l’offensive ukrainienne est déjà un échec... Non. Et d’ailleurs pourquoi ne pas attendre tout simplement de voir le résultat ? Car c’est à Vilnius, au sommet de l’OTAN des 11-12 juillet, qu’on verra si l’offensive ukrainienne est un succès : si les pays de l’OTAN repartent docilement pour un nouveau tour de manège, de livraisons d’armes, d’aides en tous genres à l’Ukraine et de sanctions injustes contre la Russie.
Quant aux pertes de véhicules blindés, les Américains (et leurs vassaux) s’en contrefichent, ils ont abandonné d’immenses quantités de matériels en Irak et en Afghanistan qui coûtaient plus cher à rapatrier qu’à acheter... Et même leur destruction signifie la prise de nouvelles commandes pour les remplacer... Husson n’a pas compris que le matériel de guerre est comme les produits jetables (rasoirs, briquets, stylos), et ils sont même au sommet de la pyramide des biens de consommation : produits pour être le plus rapidement possible consommés. Si l’obsolescence programmée atteint quelque part son apogée, c’est dans le matériel militaire.
On en reste donc toujours aux convictions personnelles et aux sentiments, comme si même chez les Français les plus lucides (les pro-russes) le bain de merde de la décadence contemporaine finissait pourtant par traverser la peau et pourrir le corps de l’intérieur. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas en France un seul analyste ou expert, qui soit pro-russe, et qui ne se laisse pourtant pas submerger par ses désirs ni ne soit capable d’en rester à une lucidité toute professionnelle ?
Il y aurait peut-être ici un créneau pour ER... sous la forme peut-être d’un séminaire de méthode en sciences humaines dirigé par Soral, avec Lugan et Viguier par exemple comme intervenants... et qui s’arrogerait en France le monopole du bon sens et des analyses non réfutées dès le lendemain par la réalité.