Le "Système" algérien demande des comptes à la France, mais devra en rendre à sa population
24 juin 2023 14:08, par Aymard de ChartresLa réconciliation nationale passe aussi par la nécessité d’assurer l’effectivité de la justice et le puissant besoin de reconnaissance des fautes ou crimes du passé. Il n’y a de paix que dans la justice effective.
La machinerie française qui a trahi le peuple français durant des décennies devra sans doute rendre des comptes aux vivants comme aux morts qui ont subi les effets moribonds, délétères ou mortifères des décisions et actes pris par les folles équipées qui ont pris part à cette lente agonie faite de trahisons et de complots.
La colonisation est une barbarie en soi, et quiconque prétend le contraire, n’a d’humanité que sa surface corporelle.
La réconciliation entre les peuples de France et d’Algérie passe aussi par ce besoin de justice qui s’appuie sur l’admission et la reconnaissance des erreurs, fautes ou crimes du passé. Il ne s’agit nullement de repentir, mais plus exactement de la reconnaissance d’une situation qui a perduré dans le temps et qui a provoqué bien des malheurs, notamment contre la population autochtone qui fut séparée des colons et traitée avec le mépris caractéristique du joug colonial.
Reconnaitre les torts des anciens, admettre l’existence des crimes qui ont jalonné les 130 années de domination coloniale, présenter des excuses au nom de l’état français et tendre la main en vue d’une coopération sincère entre les deux états séparés d’un bras de mer seulement est un pas nécessaire à la fois pour la réconciliation, pour l’honneur et pour la paix des braves.
L’état algérien ne réclamera pas de compensation financière pour des crimes qui sont le produit d’une histoire mêlant des états européens très va-t-en guerre et des pays du sud fragilisés dans un rapport de force avec les pays du nord.