En réaction : Camille Mordelynch
26 août 2023 06:19, par AbarisLa formule « une transcendance qui se rend transparente » est très bien trouvée. Elle m’a énormément rappelé le livre de Chesterton sur François d’Assise (que je conseille).
Néanmoins je pense qu’il n’est pas exact de réduire le paganisme à un culte de la nature conçue comme une puissance impersonnelle, à l’image des religions du dharma et du tao (dans leurs grandes lignes car leur réalité est complexe). Les grecs étaient anthropophiles, ce n’est pas un scoop, et ils pouvaient participer à la kharis des dieux à travers leurs statues, et en cela ils n’étaient pas davantage des idolâtres que les orthodoxes iconodules. Pourtant en un sens les grecs sont bien de la « nature ». Mais il s’agit de LEUR nature : de leur corps et de leur sang. Dans l’antiquité le concept de religion n’existe même pas, tous les cultes sont ethniques. C’est avec le christianisme que ce concept apparaît pour désigner un mouvement qui transcende les appartenances héréditaires (en occident du moins, car le bouddhisme l’a peut-être précédé en orient). Quand on dit que le grand Pan est mort, il s’agit d’une réalité objective, c’est que le corps est en fin de batterie, qu’il n’est plus capable de jouer son rôle de fournisseur d’accès au monde spirituel : c’est le Saint Opérateur qui doit prendre le relais, à savoir la PENSEE, qui est toujours universelle et extra-terrestre au sens littéral. Le paganisme aujourd’hui ne peut être qu’une caricature de ce qu’il était.