Michéa :"Quand égalité égale indifférenciation, le degré de folie est maximal"
31 octobre 2023 18:41, par talonEgalité politique entraîne forcément indifférenciation.
L’exercice d’une position sociale implique forcément des responsabilités ET privilèges (ou droits, pour les modernes ou partisans du contrat social, qui jouent avec les mots) spécifiques. Reste ensuite à les définir, pour faciliter l’initiative tout en protégeant les intérêts de la nation. Les responsabilités plus grandes entraînent des privilèges plus grands (facilité d’action) mais aussi des sanctions plus sévères (peine de mort si trahison..).
Une ambulance qui t’oblige à te pousser pour la laisser passer, c’est un privilège (celui du blessé). Je ne sais pas si c’est juste, mais c’est encore en vigueur dans nos pays dits égalitaires, et personne n’y trouve à redire, preuve que la notion de privilège est humainement compréhensible et admise ; Reste à chaque régime de les définir pour le bien de la société.
un flic tué (représentant de l’Etat) n’équivaut pas à un citoyen lambda tué.
Une société d’Etat détenant un monopole (anciennement SNCF, EDF...) exerce un privilège qui protège les citoyens de la libre concurrence dans des secteurs publiques stratégiques.
idem avec les corps de métier dans l’ancien régime, où les décisions ne sont plus mues/équilibrées par l’exercice des privilèges des corporations (càd du travail et des impératifs de production) mais résultent du rapport de force entre capital, travail (syndicats de plus en plus inefficaces et corrompus) et en définitive, par-dessus cette fausse guéguerre, les lobbys (càd les puissances d’argent). Car en supprimant les privilèges, c’est le jeu des intérêts qui meut toute la vie politique, réduite à sa valeur économique.
Bref, le privilège, qu’il soit appliqué à des corps ou des individus (les deux se confondant dans les sociétés organiques) est ce qu’il y a de plus adapté à la société humaine, inégale par nature. Et sans le savoir, la plupart des hommes la réclament et la défendent sur bien des sujets, bien que si on leur posait l’équation dans ces termes, ils se renieraient, par pure idéologie.
L’indifférenciation est la négation de la réalité humaine, et l’égalité (sans plus de précision) comme devise est un mensonge, et ne peut que conduire en définitive à l’indifférenciation délirante dont il est fait état ici.