1. L’auteur est très approximatif : Marcion, par exemple, n’est pas saint Marc (auteur d’un évangile qui n’est pas forcément le premier d’ailleurs).
2. Il cite des textes de façon très floue, sans reporter le contexte, et en imposant sa grille de lecture. Par exemple, l’idée que Satan = ange de YHWH = YHWH lui-même. Dans les deux textes cités on parle de l’ange du Seigneur (certainement assimilable à YHWH dans une certaine mesure : là, il y a une vraie ambiguïté). Mais pas de Satan. Et nulle part l’ange de YHWH est assimilé à Satan.
3. Dieu a plusieurs noms dans l’AT : « El », « Elohim », « YHWH », « Shaddaï » entre autres. YHWH n’est pas le seul nom associé à la violence. Donc, soit on attaque le Dieu de l’ancien testament tout entier, soit on ne le fait pas. Attaquer le seul nom « YHWH » n’a pas vraiment de sens.
4. À ce moment-là, il faut noter aussi les passages de bienveillance de YHWH envers les autres peuples : dans Jonas, Dieu se laisse toucher avec grande bienveillance par les Ninivites, qui ne sont autres que les Assyriens qui quelques décennies auparavant ont détruit le Royaume du Nord et déporté ses habitants. On peut rappeler que David compte parmi ses généraux Urie « le Hittite » (même si après ça tourne mal pour d’autres raisons). Salomon conclut une alliance avec le roi de Tyr pour construire son Temple, il accueille la reine de Saba. Parmi les autres peuples ennemis d’Israël (Amalek n’est pas le seul ni le plus terrible !), il y a les Moabites. Or Ruth la moabite est présentée de manière très positive, même l’arrière-grand-mère du roi David ! Bref : remis dans son contexte plus large, la relation d’Israël avec les peuples environnants est plus complexe que prévue.
5. Il ne faut pas lire un texte ancien comme l’AT (-900 jusque -100) avec nos catégories religieuses et morales, comme le fait Bakounine. Oui, Dieu nous paraît violent dans l’AT. Mais parce que ces récits correspondent (pour une part !) aux mentalités de l’époque. Et YHWH n’est pas plus violent qu’Assur, Marduk, Haddad, etc. Il est plutôt moins violent d’ailleurs.
6. Par rapport aux autres dieux de l’époque, on peut signaler que le dieu d’Israël n’est pas impérialiste : Si Assur des Assyriens et Marduk des Babyloniens invitent leur peuple à dominer la terre, il n’en va pas de même pour Israël : dans la mesure où il a reçu une terre précisément circonscrite, par définition Israël n’est pas impérialiste.
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