La banlieue trop nulle en Shoah : "La Ralf des Maldives ? Connais pas."
11 janvier 09:53, par maldivotteIls n’ont qu’à appeler les choses par leur nom : rassemblement forcé avant rapatriement ou expulsion ou déportation ou transfert ou déménagement. Vélodrome d’Hiver.
Une rafle, ce n’est pas respectueux comme terme. On rafle des objets, pas des gens.
C’est un terme de spéculateur sans scrupules.
En général, on rafle pour profiter des objets raflés.
On rafle des objets en solde. Des actions en décote, dont on sait qu’elles sont appelées à prendre de la valeur.
On rafle des petits-fours dans un cocktail.
Rafler, c’est priver d’autres personnes, c’est le contraire du partage.
Rafler, en parlant des gens, équivaut à les déshumaniser.
C’est sérieux l’Histoire.
Vel d’Hiv, c’est ainsi que disent les Faubouriens. Ce n’est pas de la langue écrite.
Le peuple souffre et invente, pour en rire. Les nantis et les lettrés n’ont pas à lui chouraver son vocabulaire, ni à singer ses manières, pour "faire peuple" et s’en glorifier.
L’Histoire regorge de rapatriements forcés et de transferts de population, et d’épurations ethniques.
Normal que la jeunesse ne s’y intéresse pas plus que ça. C’est triste, c’est noir.
Parlez-lui d’héroïsme, de batailles, de victoires, de superbe, de courage, de stratégie, de dévouement à des causes et des êtres et à Dieu : elle écoutera. La vie, c’est un combat, pas une morne plaine ou une sacralisation des transferts.
Un vélodrome, c’est un vélodrome, et un hiver c’est un hiver.