Quand l’Union Européenne triche à son propre jeu
11 septembre 2011 19:03, par chibani84Le communiqué de notre Ministre de l’Economie à l’issue du G7 Finances vaut son pesant d’or : « Un point d’équilibre a été trouvé permettant de combiner réduction des déficits et soutien à la croissance ». Il va sans dire qu’il n’a pas pris le soin de nous indiquer lequel. Dommage, ç’aurait été intéressant. Eclairer les ignares que nous sommes à quoi bon ; notre bon maître ?
Mais la nouvelle du jour c’est la démission de l’économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark. Il a appelé à « un saut qualitatif ». « Un stimulus budgétaire ne ferait qu’accroître le niveau de la dette européenne, alors que les risques pesant sur les budgets publics sapent la stabilité financière ». Une vision qui ne laisse aucune marge de manœuvre pour atteindre le « point d’équilibre » cher à l’ingénu Baroin. Les paroles de Jürgen Stark c’est le chant du cygne de l’Euro et de l’EU. L’extrême onction avant le funérarium.
Les débats vont vite être tranchés du côté du Sud des Balkans. Et il y a le feu. Une réunion d’urgence du conseil d’administration du FMI est programmée pour le 14 septembre. A l’ordre du jour le compte rendu de son représentant avec le gouvernement grec dans le cadre de la Troïka, la double course d’obstacle de l’adoption du second plan de sauvetage du pays, avec d’un côté une ratification par les parlements des pays européens qui s’éternise et de l’autre des accords des banques qui se font attendre. Combien de semaines les Grecs peuvent-ils tenir sans nouvelle aide financière ?
Le casino va bientôt fermer avec l’explosion des banques. Celles-ci coulent dans les abysses boursiers et le prix de leur CDS – montant de l’assurance sur leur dette et résultat combiné d’actions spéculatives – continue de grimper, sans que les offres de liquidité de la BCE ne parviennent à calmer le jeu. A l’inverse, les taux des obligations souveraines refuge continuent de plonger, exprimant les craintes exacerbées des investisseurs.
Dernière proposition toujours dans la finesse, Günther Oettinger, le commissaire européen à l’Energie, qui vient de proposer de mettre en berne les drapeaux des pays trop endettés devant les bâtiments de l’Union européenne. Un deuil international ???? Et si on faisait sonner le tocsin ?