Conférence d’Étienne Chouard à Six-Fours (83)
2 novembre 2011 17:17, par zorgLire ou relire 1984 d’Orwell (comme le suggère E. Chouard) un bouquin qui ne se livre pas aussi facilement qu’on pourrait le croire en le lisant...
L’argent n’est qu’une des modalités du pouvoir mais c’est le plus polyvalent (celui qui se transforme le plus facilement en d’autres formes de pouvoir), en apparence le plus neutre (récompense prétendument le "mérite", de loin le pire des mots de la novlangue, mais là il faudrait parler de la notion tout aussi mystificatrice de "libre arbitre" et je vais faire l’unanimité contre moi donc je ne m’étends pas).
Vers la fin du livre, la question est posée de ce qu’est le pouvoir. La réponse d’Orwell : le pouvoir est d’abord le pouvoir sur les humains (le pouvoir sur la matière est un moyen et est secondaire) c’est le pouvoir de faire souffrir (et là non plus je ne m’étendrais pas ici). Si son interprétation/intuition est juste - ce que je crois - cela pose la question de motivations de ce "faire souffrir").
L’objectif du "devenu puissant" serait de maintenir et d’accroître son pouvoir, pas sa richesse qui n’en est qu’un des moyens (particulièrement utile dans nos formes de société).
Lire aussi "effondrement" de Jared Diamond. L’orgueil (ou besoin de distinction dans sa version à la mode) - et l’aveuglement qui en découle des "élites" - constituent l’invariant anthropologique qui a conduit à l’effondrement de toutes les sociétés qui ont disparues, au delà des différents types de problèmes auxquelles elles ont pu être confrontées.
En cas de difficultés (dont leur comportement peut parfois être l’origine) les "élites" en place ne conduisent pas leur peuple vers une solution (c’est donc différent lorsque la solution se révèle une opportunité pour une nouvelle élite de prendre le pouvoir). Plutôt aller dans le mur qu’accepter de remettre en cause leurs pouvoirs...
Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire.
La stochocratie (tirage au sort) remise sur la place publique par E. Chouard me parait bien être la seule forme d’organisation permettant d’échapper à cette perspective...Demeure la question essentielle : comment la mettre en place ?