L’article est très juste.
Le commentaire de franck l’est aussi.
Le candidat à la présidence de la République joué par Smaïn dans un sketch fait peur parce qu’il a tous les tics de la banlieue qui fait peur : accent, shit, petit délinquant....
Un Français de souche avec les mêmes tics fait tout aussi peur.
mais si vous prenez Kader Arif, un leader du PS toulousain, avec son accent de Toulouse et son discours social, vous oubliez ses origines berbères, même s’il est très typé et si son nom et son prénom sont sans mystère, ou plus exactement, ses origines berbères ne font plus peur à personne.
Au sujet des prénoms, franck donne l’exemple de cette famille berbère qui a donné des noms français à ses enfants. Je crois qu’en effet ça décrispe beaucoup. Les fils et filles de harkis qui ont des noms français réussissent mieux que ceux qui ont des noms arabo-musulmans.
Remarquons que cette intégration par le nom se fait doucement mais se fait. Les garçons qui s’appellent Mohammed ou Mahmoud ont de plus en plus un deuxième prénom français. Il commence à y avoir des Jean-Pierre Mohammed par exemple.
Chez les filles, beaucoup de prénoms perçus comme "arabes" ne le sont pas du tout.
J’ai un très bon souvenir d’une élève de 4ème que j’ai eue qui s’appelait Sonia Zemmouri, et qui disait avec fierté "Sonia, c’est arabe", bin non, c’est russe.
Toutes les petites Natacha, Sandra, Kassandra ont des prénoms respectivement russe, italien et grec.
Parallèlement, des noms arabes s’intègrent comme noms "français" autant que les Kévin, Cindy, Emma ou Alicia.
Un prénom comme Leyla est incontestablement arabe (Al leyla = la nuit) mais fait partie de notre imaginaire littéraire depuis très longtemps.
Malika est un prénom senti de moins en moins comme étranger si on se fie au nom de l’avant- dernière miss France qui est une Normande de souche.
Il ne restera bientôt que les prénoms Fat(i)ma et Moustafa qui feront "étranger" à cause de deux vieilles chansons populaires des années 1950.
(la chanson "Ya Moustafa" est d’ailleurs une adaptation d’une chanson égyptienne, paraît-il. Elle n’a donc rien à voir avec l’Algérie française)
"Fatima, c’est un prénom de grand-mère" disent les jeunes beurs.