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Judith Godrèche, Benoît Jacquot : est-on femme à 15 ans ?

La shoah des comédiennes

Le droit n’en finit plus, avec MeToo, d’entrer dans des complications. Le nombre d’actrices qui se découvrent un passé traumatique dépasse l’entendement. Si on les écoute, toutes ont été harcelées, persécutées, violées, traumatisées, assassinées, quelque part.

 

Il en est peu qui revendiquent le plaisir qu’elles ont eu à se soumettre à des producteurs, des réalisateurs ou des acteurs en vue. S’il y a eu de vrais viols, ou de vraies agressions sexuelles, il y a eu aussi forte présomption de prostitution de la part de jeunes actrices ambitieuses, belles et sexy. Dommage pour les non-actrices qui ont vraiment été violées : celles-là, on ne les entend pas. Normal, on ne leur tend pas le micro. Celles qui jouent à la victime, ce qui est à la mode, font beaucoup de mal à celles qui ne jouent pas. Le viol, ce n’est pas de la comédie, et ça ne doit pas se brandir à tout bout de champ, comme une shoah des femmes, avec des victimes nouvelles qui surgissent régulièrement du passé pour demander une médaille.

Les deux dernières en date à se plaindre sont Isabelle Carré et Judith Godrèche, deux actrices moins en vogue, et cela a peut-être un rapport avec leur ouverture de gueule, ou leur découverte de passé traumatique. Les 100 actrices américaines qui avaient dénoncé les exactions de Weinstein étaient toutes démonétisées à Hollywood, et pour certaines une agression sexuelle rétroactive a réactivé une carrière en chute libre. Et parfois monétisé une retraite. On se souvient des mémoires hallucinants du producteur Don Simpson, qui avait à ses côtés un spécialiste de l’achat de silence de ses victimes, et un mafieux prêt à acheter les silences d’une façon plus brutale. Un attelage avocat-tueur, c’est peut-être ce qui a manqué à Depardieu, qui ne fonctionne pas en bande, en communauté...

La communauté, c’est ce qui peut vous sauver dans le cas d’une agression sexuelle, quand c’est vous l’agresseur, bien entendu. D’anciens ministres et quelques milliardaires doivent avoir les oreilles qui sifflent...

Parlons maintenant d’Isabelle Carré, qui s’est exprimée dans le magazine Elle pour dénoncer la tribune de soutien à Gérard Depardieu. Gala raconte l’horreur :

« J’avais 11 ans et un homme m’a arrêtée dans la rue, pour un renseignement, pensais-je. À ma grande surprise, il s’agissait de toucher et commenter ma poitrine naissance : “Ça pousse, hein fillette, ça pousse !” Sidérée, je n’ai pas bougé, alors il a continué... », a-t-elle raconté. Et de poursuivre : « Je ne cherchais rien, je le dis car cela semble être décisif pour certains, je ne demandais rien, pas même un rôle. Juste à grandir tranquille. »

Dans son interview, Isabelle cite les grands auteurs : Valérie Springora (qui a vécu une histoire très jeune avec Matzneff), Lola Lafon (qui écrit des âneries dans Libé), et Annie Ernaux, qui a autant d’empathie qu’un parpaing. Du lourde.

Après Isabelle, Judith. Judith a été propulsée très jeune dans le monde du cinéma, à l’image de Charlotte Gainsbourg, Anouk Grindberg ou Marie Trintignant. En général, quand on injecte une fillette dans ce monde, ça finit pas très bien. Les amateurs de chair fraîche ne sont jamais loin. Et il est inévitable qu’une jolie frimousse autour des 15 ans fasse baver et rebander un vieux schnock. Tout est relatif car quand Judith et Benoît ont commencé leur relation amoureuse, elle avait 15 ans et lui 42. Là on est dans du Claude François.

C’est donc en 2024 que Judith transforme cette histoire d’amour et de sexe en trauma. La noyée a eu droit au soutien de Sardine, c’est-à-dire une bouée de plomb.

 

 

On sait qu’il y a des filles qui sont femmes à 15 ans, d’autres à 20, d’autres encore à 30, ça dépend des éducations, des tempéraments et des corps. Une Leonarda de 120 kilos avec des sourcils d’orang-outan aura plus de mal à commencer sa vie amoureuse à 14 ans. Mais tout est possible. La Romette avait tapé dans l’œil de François Hollande, homme de goût. Mais elle l’avait jeté.

 

 

Comment lancer sa série avec une « emprise »

Judith a 51 ans, elle va sur ses 52, elle ne tourne plus beaucoup, et soudain, voilà qu’elle revient dans la peau d’une réalisatrice de série où elle tient le premier rôle – on n’est jamais mieux embauché que par soi-même – et met son double en scène. Alma Struve incarne Judith jeune.

Judith-Alma rencontre un réal quarantenaire qui lui écrit un rôle sur mesure, une preuve d’amour (et de désir, mais chez les mecs, ça va ensemble). France Info écrit ces mots terribles :

« Aux yeux des spectateurs, la rencontre n’est en rien providentielle. Elle porte en elle le germe de l’emprise. »

 

Juste après cette bande-annonce, sur son compte Insta, Judith (la vraie, la vieille), balance Jacquot. Et boum !, l’affaire, la série et la victimisation sont lancées : la presse embraye, les féministes hurlent, les micros se tendent, l’actrice au creux de la vague est à nouveau en haut.

Ceux qui iraient imaginer qu’il s’agit d’une victimisation rétroactive instrumentalisée pour des raisons de promotion ne sont que vils sexistes. Judith a une phrase terrifiante qui explique cette coïncidence chronologique :

« La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom. »

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Coupure de presse extraite de Paris Match : la fille qui pose à côté de Benoît et qui a l’air épouvantée sous emprise, eh bien c’est Judith, elle a 17-18 ans, c’est en 1990 à Lyon pour la promo de La Désenchantée

 

 

Donnons maintenant la parole à l’accusé, Benoît Jacquot, un homme à femmes dans le milieu. Il ne fait que des films autour des femmes, un peu comme Ozon mais Ozon n’est pas hétéro, donc rien à craindre. Judith, pour l’instant, est la seule à se plaindre de l’homme qui a lancé sa carrière.

 

 

Les salauds disent souvent que les femmes ne sont pas de grandes créatrices, c’est faux : elles sont souvent de grandes inventeuses. Pas forcément dans le domaine scientifique, c’est tout. On écoute Judith dans Le Parisien :

« J’ai le sentiment que mon enfance m’a été volée, et qu’il parle à ma place des années après avoir abusé de son emprise »

Nous aurons au moins appris un nouveau concept : l’abus d’emprise.

Celles qui ne croient plus en Depardieu

 






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105 Commentaires

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  • #3307506

    Ces jeunes ambitieuses, une chanteuse oubliée, Marie-Josée Neuville, les appelait "les petites pestes". Elle-même était alors très jeune. Chanson de 1958.

     

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  • #3307560

    Hypocrite qui rejette ses premieres amours, qui pourtant ont du etre riches d’emotion comme d’apprentissage.

     

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  • #3307718

    La partie sur Léonarda m’a bien fait rigoler.
    Merci

     

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    • #3316928

      C’était exactement le commentaire que j’allais laisser... Très bien tourné, très bien ecrit... très drôle !
      Je ne sais pas qui écrit ces articles signés E&R mais certains sont particulièrement savoureux, je trouve.

       
  • #3307827
    Le 15 janvier à 06:09 par Sandro roussin
    Judith Godrèche, Benoît Jacquot : est-on femme à 15 ans ?

    Dans le microcosme du cinéma qui ne manque pas de tordu(e)s, GODE RECHE passe pour une manipulatrice hystérique et une obsédée du fric. Ses ex s’en sont tous rendu-compte à leurs dépends...

     

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  • #3307908

    Trop d’histoires de viols tuent la crédibilité des réelles victimes non-entendues.
    Si certaines pouvaient se taire.

     

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  • #3307922
    Le 15 janvier à 11:24 par toto l’asticot
    Judith Godrèche, Benoît Jacquot : est-on femme à 15 ans ?

    15 - 42 c’est pas le ratio Manu / Jean-Mich ?

     

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  • #3308018

    Pour Godreche, elle avait 14 ans

     

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  • #3308209

    Moi je dis qu’il suffirait de poser la question au papa de la jeune de 15 ans pour savoir si elle est femme ou pas. Y a des poings qui se perdraient.

     

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    • #3310022

      Le papa croit-il que la virginité des femmes est sacrée ? que l’amour, tourné vers le mariage, se vit entre gens semblables (même milieu, âge, race, éducation) pour ménager la paix et la durabilité du ménage ? que le corps de sa fille est propriété de son honneur, auquel ladite fille se doit (respect filial, etc) ?

      Ou alors est-il favorable à la libération des mœurs honteusement cadenassées par l’Eglise pendant des siècles, sans aucun fondement anthropologique ?

      Dans le second cas, il n’a aucune raison de moufeter.

      Que sa gamine se fasse tringler 2/3 ans par un mec de 17 ou 42 ans, quelle différence ?
      Il n’y a pas à légiférer sur le désir.

      Si une société estime qu’une gamine de 14 ans n’a pas à coucher avec un homme, elle s’organise en fonction, et INCARNE sa croyance (vêtements pudiques, écoles non mixtes, pas de sortie seule, surtout le soir, etc.), et y aura aucun problème, elle ne découchera pas.
      Mais si tu renies toutes ces "lois" qui découlent du postulat prônant la chasteté des filles, c’est pas la peine d’essayer d’ajouter en loucedé des lois artificielle à la con (maturité sexuelle) au milieu du baisodrome ambiant. C’est pas comme ça que ça marche ;
      C’est pas : je veux que ma fille fasse pute (littéralement : l’acteur vend son corps, donc se prostitue) parce qu’elle le vaut bien, mais il faut castrer tous les mâles du milieu pour que mon honneur soit sauf.

      La substitution de l’ordre religieux par le moralisme tendance puritaine est une supercherie des peuples de la Lettre. Il n’y a aucune raison de soutenir cette tendance, dont le résultat est de normaliser l’homosexualité tout en criminalisant des attirances naturelles.
      J’ai connu de ces couples de petits vieux, ils s’étaient rencontré, l’un 35 ans, l’autre 17. Ils s sont mariés, ont eu un enfant, sont restés fidèles, et toujours ensemble 40 ans après. Quel est le problème ?

       
  • #3308241

    Une introspection honnête et sincère serait de mise pour réellement servir ses jeunes consœurs et élever le niveau.

     

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  • #3310495

    Merci pour le fou rire à la lecture de ses quelques lignes : " Leonarda de 120 kilos avec des sourcils d’orang-outan aura plus de mal à commencer sa vie amoureuse à 14 ans. Mais tout est possible. La Romette avait tapé dans l’œil de François Hollande, homme de goût. Mais elle l’avait jeté."

     

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