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Le prof suisse qui avait blagué à Auschwitz a perdu son job

« Résiliation immédiate de votre contrat de travail. » La sentence est nette et mettrait un coup au moral à n’importe qui. Pas à Bernard Junod. La semaine dernière, ce prof lausannois a suscité un scandale en posant tout sourire, un emballage de riz frit « Nasi Goreng » à la main, devant l’entrée du camp d’Auschwitz, en Pologne.

Avec la bénédiction du Canton, son employeur, l’enseignant s’y rendait pour une journée de formation continue aux côté de 120 collègues. Ingurgité la veille de sa visite, le « Nasi Goreng » avait amusé Bernard Junod à cause de son nom rappelant le troisième Reich, si bien qu’il avait décidé de le prendre avec lui pour faire une photo « humoristique » sur le site.

L’image s’était ensuite retrouvée sur son Facebook. Ce petit-fils d’une grand-mère juive avait aussi réalisé d’autres clichés, mimant un problème de constipation sur les latrines du camp, ou couché hilare sur ses rails. Elles n’ont pas été publiées.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour qu’une sanction tombe. Lundi, le directeur général de l’enseignement obligatoire Alain Bouquet lui a écrit une lettre annonçant la résiliation de son contrat, pour manquements à ses obligations professionnelles. Le délégué à la communication du Département concerné, Michael Fiaux, confirme la fin de la collaboration.

Il faut dire que le prof cumule. En plus de ses dérapages à Auschwitz, son engagement politique l’a déjà conduit à diverses outrances. Candidat au Conseil national pour le parti MCVD, branche vaudoise du MCG d’Éric Stauffer, il avait ainsi présenté « Mein Kampf » d’Adolf Hitler, comme son livre préféré, tout en confiant une certaines admiration pour Richard Wagner, dont l’œuvre était prisée des nazis. Dans un registre plus léger, l’homme a aussi déjà donné la parole à ses cochons d’Inde en interview.

Pour Bernard Junod, la « déconnade » à Auschwitz ne justifie pas sa mise à la porte. Quant à ses propos sur « Mein Kampf », ils s’inscrivent dans le cadre d’une activité politique qui ne concerne pas son travail. Leur mention dans sa lettre de licenciement serait donc inacceptable.

« Je suis victime d’une décision politique. On m’attaque parce que je suis une figure médiatique au sein de mon parti. » En outre, Il ne comprend pas pourquoi il a reçu lundi matin une convocation pour une audition à la direction générale de l’enseignement obligatoire qui devait s’y tenir l’après-midi même. « Mon avocat Dan Bally ne pouvait pas venir, donc je n’y suis pas allé. » Epaulé par l’homme de loi, il poursuivra le canton aux Prud’hommes. Quant à son avenir professionnel, il l’envisage soit dans un autre canton, soit dans le domaine de l’humanitaire, qu’il connaît bien. Il pense encore avoir fait « un bon gag à Auschwitz ».

 






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