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USA, Royaume-Uni, France : défenseurs des droits de l’homme et plus grands marchands d’armes

Profitant des tensions et des conflits dans la région du Moyen-Orient, le Royaume-Uni est désormais le deuxième plus grand exportateur d’armes de la planète, derrière les États-Unis et devant la France.

 

« Le Royaume-Uni est devenu un exportateur de matériel militaire de premier plan, le deuxième meilleur au monde sur les dix dernières années, et premier en Europe » se réjouit UK Trade & Investment (UKTI) un agence gouvernementale britannique chargée d’épauler les entreprises dans leurs relations commerciales avec le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni dépasse ainsi la France et la Chine, jusque-là respectivement 2e et 3e plus gros vendeurs de matériel militaire au monde.

Mais à qui la Grande-Bretagne vend-elle ses armes ? Depuis 2010, le pays a vendu du matériel militaire à 39 des 51 pays qualifiés de « non libres » par l’ONG « Freedom House », et à 22 pays sur 30 qui violent les droits humains selon... les autorités britanniques elles-mêmes.

Deux tiers des armes britanniques vendues de 2010 à 2016 l’ont été dans des pays du Moyen-Orient.

Pourtant au Royaume-Uni, les entreprises, privées ou publiques, doivent bénéficier d’une autorisation pour exporter des armes. Une licence accordée par les autorités en fonction du matériel vendu et du client. Mais ces autorisations ont été accordées pour chacun de ces pays du Moyen-Orient, à la différence d’autres pays, comme la Russie. En effet depuis la crise ukrainienne, les autorités britanniques interdisent toute exportation de matériel militaire en direction de la Russie ou de l’Ukraine.

 

Des armes britanniques dans les mains des Saoudiens au Yémen

L’Arabie saoudite, en guerre au Yémen, a pu quant à elle bénéficier des exportations britanniques en matière d’armement. Pourtant, le royaume a été pointé du doigt à plusieurs reprises par des ONG et par les Nation unies pour les crimes de guerre commis au Yémen dans sa guerre contre les rebelles houthis.

Depuis septembre 2014, le Yémen est confronté à une crise politique majeure entre le président Abd Rabbo Mansour Hadi et les rebelles houthis, une force d’opposition restée fidèle à l’ancien président yéménite destitué au moment du printemps arabe, Ali Abdallah Saleh. La crise politique a dégénéré en véritable conflit armé, notamment à partir de mars 2015, quand l’Arabie saoudite a rejoint le conflit à la tête d’une coalition de pays arabes qui a commencé à bombarder les positions des rebelles, soutenus quant à eux par l’Iran.

Environ 10 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’intervention du royaume saoudien au Yémen. La coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite est accusée d’avoir bombardé plusieurs hôpitaux gérés par Médecins sans frontières, ainsi que des écoles et des mariages.

 

Un Royaume-Uni dépendant de ses clients ?

Selon le journal britannique The Independent, de 2010 à 2015, des pays tel que la Chine, le sultanat d’Oman, le Turkménistan ou encore les Émirats arabes unis ont acheté pour 17 milliards de livres sterling de matériel militaire britannique. À l’Arabie saoudite, des bombes, des missiles et des avions de combat ont été vendu, à Israël, des composants de drones et au Bahreïn, des mitrailleuses.

Selon Andrew Smith, à la tête de l’ONG « Campagne contre le commerce des armes » (Campaign Against Arms Trade), cette exportation croissante de matériel britannique envers certains États risque d’accroître la dépendance du Royaume-Uni à leur égard. « Ces terribles chiffres illustrent l’hypocrisie de la politique étrangère britannique. On ne peut cesser de défendre les droits de l’homme, et appuyer simultanément les pays qui les enfreignent. Comment prendre des mesures contre ses meilleurs clients ? Au Yémen, les armes britanniques sont au cœur des combats menés par les Saoudiens » a déclaré le responsable de l’ONG à The Independant.

Interrogé sur ces chiffres, un porte-parole du gouvernement britannique a répondu que le contrôle des exportations d’armes était particulièrement difficile et que les autorités faisaient leur maximum. « Lorsque nous délivrons une autorisation de vente d’armes à un État, nous devons toujours examiner au préalable comment ce matériel sera utilisé, et s’il y a des risques de violation des droits humains » a déclaré le porte-parole.

 

Sur l’Occident humanitariste et son rapport au « terrorisme »,
lire chez Kontre Kulture

 

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