Loin des banlieues, la misère invisible des villages français
16 avril 2017 13:49, par captainarverneBah, je ne suis pas ému. La pauvreté vue de la bobotitude universitaire, ça n’entre jamais vraiment dans le réel. C’est vrai que dans le Puys de Dôme, question thune, ce n’est pas la fortune et que les fins de mois font beugler ces veaux de banquier. C’est vrai que question taf, à part l’aide à la personne et le ménage en maison de retraite, les perspectives sont maigres. C’est vrai aussi que les vieilles fermes sans double vitrage et isolation pullulent et qu’on y habite pour pas grand chose. C’est vrai que dans nos fermes sans fenêtres perchées à 1000 m, les températures hivernales au petit matin n’excèdent pas 12° avant l’allumage du feu. Mais si on dépasse l’aspect financier, ici, c’est le paradis, la vraie liberté, les courses dans les sentiers infinis avec le chien, le vol de 15h en parapente au dessus du Forez, les champignons, les œufs le fromage, le blé pour le prix d’un peu d’effort. Ceux qui pleurnichent dans nos régions, pardon, je n’en connais pas. A part quelques gauchos qui attendent tout de l’Etat et qui sont addicts à des substances coûteuses, les Auvergnats sont heureux. Avec ma famille, nous répondons à tous les critères de cette description misérable ; emploi de m..., pas de thune pour aller au resto, pas de double vitrage dans notre vieille ferme. Mais pour rien au monde nous n’échangerions notre sort contre celui d’un riche citadin parisien. Aller, zou ! c’est l’heure ; pardonnez-moi, il y a un petit thermique juste sous ma fenêtre, je gonfle ma vieille aile et je décolle pour deux heures de paradis. C’est pas ça le bonheur ? Et comme dirait Coluche, "le travail, tu lui diras qu’il m’attende pas."