Egalité et Réconciliation
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πάω ! (en avant !)

Le gouvernement grec fait preuve d’un incontestable sang-froid et d’une impressionnante maîtrise de la situation. Après avoir refusé de céder à l’affolement – et de continuer à le faire dans l’adversité – il continue de jouer la montre afin de négocier au mieux les aides dont il a besoin.

Dans un premier temps, il a considéré qu’il fallait calmer le jeu avec le gouvernement Allemand et lui laisser le temps de se retourner. Ce qui l’a amené à procéder à de modestes émissions à court terme, afin de joindre les deux bouts, quitte à payer le prix fort dans l’immédiat. Aujourd’hui, alors qu’il vient de renouveler avec succès ce type d’opération – et que son taux obligataire à 10 ans a atteint 7,8% – il déclare pouvoir faire face à ses prochaines obligations de refinancement de sa dette, d’ici à la fin mai, quitte à utiliser des bouts de ficelle.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le temps joue sans doute en faveur des grecs. Non seulement parce que cela lui laisse le temps de négocier avec ses partenaires européens, dont l’Allemagne qui renâcle toujours à intervenir et bloque tout le dispositif, ainsi qu’avec le FMI dont on comprend que pour de multiples raisons (dont de prochaines échéances électorales françaises) il ne va pas faire le difficile, mais aussi parce qu’il a dans ses mains une arme redoutable : après moi le chaos ! La Grèce est actuellement, à son corps défendant, le rempart de l’Europe contre l’extension à d’autres de ses pays de la crise. Ce qui risquerait d’être explosif dans le contexte actuel.

Tandis que Axel Weber, le président de la Bundesbank, agite sous les yeux de l’opinion allemande le repoussoir d’une aide à la Grèce dont le montant ne cesserait d’augmenter (ce que rien ne fonde à ce jour, le montant de 80 milliards d’euros au total ayant été rendu public par les Grecs dès le départ), Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI, tient un tout autre discours, expliquant que prêter à la Grèce à des taux trop élevés rendrait son redressement impossible. « La détérioration budgétaire due à la crise a changé la nature du risque. Il est du côté de la dette publique et d’un cercle vicieux entre explosion de la dette et augmentation des primes de risque et des taux d’intérêt », a-t-il expliqué dans Le Monde.

Où est le faucon, où est la colombe ?

La coalition allemande au pouvoir continue d’engager toute l’Europe dans une impasse.