À ce niveau de mensonge, on hésite entre stratégie et folie. Dans une bataille, on trompe l’adversaire, du moins on essaye. Dans un conflit, tous les coups sont permis, alors on peut mentir.

Mais là, on dirait que la violence inouïe du génocide à Gaza, du nettoyage ethnique et des déportations de masse sont tels, que BHL ne peut que surmentir, au-delà de son habitude. Il faut absolument planquer le génocide sous le tapis du mensonge, mais le sang déborde de tous les côtés.

« Armée la plus morale du monde », « seule démocratie du Moyen-Orient », on était habitués à ces éléments de langage, mais ils sont devenus obsolètes face à des « Y a pas de famine à Gaza » ou des « rien n’est moins colonial qu’Israël ».

Sans être du côté de l’ONU et encore moins du Hamas, les télés honnêtes du monde entier sont horrifiées par les massacres de civils en cours, qui n’ont évidemment rien à voir avec la razzia du 7 Octobre. Ce déclencheur a été facilité par les Israéliens, qui n’ignoraient rien des intentions des combattants, pardon, des terroristes du Hamas, et qui ont laissé faire pour tirer dans le tas, otages et combattants, pardon, terroristes, mêlés.

Après ce pogrom, et même avant, le plan d’invasion et de destruction de Gaza était sur la table. D’ailleurs, ça fait des années qu’il était sur la table, et Netanyahou, le fils de Sharon, n’attendait qu’une étincelle. Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de la réserve indienne, du camp de concentration de Gaza. Les juifs en 44 auraient voulu que les Alliés bombardent Auschwitz : en 2025, ce sont les bourreaux qui bombardent le camp.

Et la France, là-dedans ? Piteuse, comme la sortie de Barrot, après les paroles génocidaires de Smotrich. « L’urgence, c’est le cessez-le-feu, l’accès sans entrave de l’aide humanitaire massivement et la libération des otages du Hamas », lance notre ministre des Affaires étrangères dans le vide. La France ne pèse plus rien, depuis qu’elle a laissé le Liban se faire bombarder. Au moins en 1982 elle a aidé Arafat à déménager ses fédayins.

À côté des mensonges de BHL, qui rend le Hamas responsable du massacre (et les juifs des morts d’Auschwitz ?), Meyer Habib fait figure de sioniste bourrin, mais mesuré.

Le problème, c’est que BHL a l’oreille de Macron, qui n’est qu’une marionnette. Il avait aussi l’oreille de Sarkozy, et celle de Hollande. L’effondrement de l’image et de l’autorité de la France à l’international vient de là.

Le livre d’Yves Leblond tombe à pic : qui sont les vrais Justes d’aujourd’hui ? Eh bien ce sont ceux qui s’opposent courageusement au génocide des Palestiniens et qui sont persécutés. Un jour, ils seront des héros. Et BHL devra répondre de ses mensonges.