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Comment l’euro a transformé l’Espagne et l’Italie en pays du tiers-monde

En juillet dernier, l’économiste Paul Krugman s’interrogeait sur son blog sur qui pouvait sembler au premier abord un non-sens économique : pourquoi les taux d’intérêt des dettes italienne et japonaise divergent-t-ils autant, alors même que les deux pays ont un endettement et une démographie comparables ?

Le déficit public est même moins important en Italie, notait Krugman. Et pourtant les obligations japonaises à dix ans étaient alors soumises à un taux d’intérêt de 1,09%, contre 5,76% pour les obligations italiennes.

A l’époque, l’économiste admettait ne pas avoir "la réponse complète". Il l’a manifestement trouvée aujourd’hui. Dans un éditorial également publié par le New York Times, Paul Krugman prédit la fin prochaine de l’euro et en tire quelques conclusions. Pour lui, il ne faut y voir ni la preuve de l’échec de l’État providence ni celle de la nécessité de s’imposer des restrictions budgétaires.

Si l’Italie ou l’Espagne rencontrent aujourd’hui de telles difficultés économiques - dont les sommets atteints par le taux d’intérêt de leur dette sont le symbole - c’est qu’en adoptant l’euro, les deux pays ont abdiqué tout pouvoir en matière de politique monétaire. Or, pour Krugman, c’est précisément ce critère qui détermine le taux d’intérêt appliqué aux obligations d’un pays.

"Dans les faits, l’Espagne et l’Italie se sont réduites au rang de pays du tiers monde, qui doivent emprunter dans une monnaie qui n’est pas la leur. Plus précisément, parce que les pays européens ne peuvent pas imprimer leur propre monnaie, même en cas d’urgence, ils rencontrent des difficultés de financement que les nations qui ont conservé leur propre devise ne connaissent - avec les résultats que nous voyons maintenant", écrit-il.

En d’autres termes, si aujourd’hui l’intérêt de la dette japonaise s’élève à 1% seulement, contre 7% pour l’Italie, c’est parce que le Japon dispose de sa propre monnaie et des moyens de l’utiliser à sa guise pour soutenir son économie.

Si cette théorie a le mérite de venir contredire l’orthodoxie économique, qui préconise actuellement une rigueur à toute épreuve, elle n’est pas nouvelle, fait remarquer Cullen Roche pour le blog Pragmatic Capitalism.

En 1992, Wynne Godley, tenant de la Modern Money Theory, prédisait ainsi : "Si un gouvernement n’a pas sa propre banque centrale pouvant lui signer directement des chèques, il ne peut financer ses dépenses qu’en empruntant sur les marchés, de la même manière que les entreprises, ce qui est sinon impossible, ou du moins très cher, particulièrement dans des conditions d’urgence extrême.

Les contraintes budgétaires qui s’appliquent sur chaque gouvernement pourraient alors pousser l’Europe dans une spirale désinflationniste, puis dans une véritable crise".

 






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6 Commentaires

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  • #70137

    C’est une catastrophe..Laz moitié de sjeunes au chomage en espagne..

    Je peux pas croire que les oligarques vont passeer entre les goutes. Si c’est le cas, ce sera de notre entière faute et notre ignorance global collective.

    A quand les syndicats qui bloquent l’Elysée ? on peut toujours rever..

     

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  • #70157

    pourquoi aller chercher le Japon qui au moins a un fort excedent de la balance externe Krugman aurait pu prendre l exemple anglais
    Le RU est dans un etat catastrophique et les taux a 10 ans y sont a 2% contre 8% en Italie
    en plus c est un pays comparable et proche

    En France on n aime pas les anglais mais il faut reconnaitre que sur l euro ils ont eu le nez creux.

    Mais pour moi il y a pire que l euro
    c est le fait que ce sont ceux qui nous l ont impose qui aujourd’hui se presentent devant nous pour nous dire comptez sur nous nous sommes les seuls qui pouvons vous sortir de la mouise
    cette logique infernale me rend fou mais helas je crois bien que les francais vont finir par voter comme ca

    au debut je croyais que la crise favorisait Marine mais je commence a changer d avis je crois qu elle val lui porter prejudice....

     

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    • Le sophiste en politique est un type qui déclamera avec conviction dans un discours tout les arguments possible en faveur d’un projet et sera capable de la même ardeur à soutenir un projet contraire !!!
      Comme les comédiens,les politiciens sont des proféssionnels alors qu’importe le scénario,leurs objectifs perso sont ailleurs et les sôts seront toujours grosjean comme devant !

       
    • bonjour
      il faut faire attention il reste 5 mois rien n’est perdu d’avance, l’euro peut disparaitre d’ici là.
      comme dirait le générale De Gaule "Les Français sont des veaux"
      Pour réagir est voté Le pen il faudrait que le franchouillard commence à vraiment à avoir faim et mal à son portefeuille, et ne plus pouvoir payer son vin et camembert ne vous inquiétez pas MARINE NE PASSERA PAS EN 2012 par contre après 2012 on risque d’avoir de vrai soucis avec un affrontement choc des civilisations dans le monde et après en France coupe budgétaire, peut être une dictature comme en Grece avec un gouvernement d’union national, ou élu à la manière de la 4éme république, personne ne peut savoir.

      En tout cas il ne faut pas que l’on reste dernière notre écran et agir à notre échelle ne plus regarder le 20h qui est de la propagande de l’époque de l’URSS, s’instruire avec les lectures conseillers pour moins se faire manipuler, envoyer des dons et s’ouvrir aux autres on est pas seule

       
  • L’Argentine (voir sur internet l’interview avec Roberto Lavagna) nous montre, leur montre, la voie à suivre.
    Indépendance, dévaluation, relance, refus de payer puis restructuration de la dette, protectionisme, mesures sociales.
    Mais pour ça il faut d’abord sortir de l’ "Europe"

     

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  • J’aurais tendance à dire +1.

    Mais l’économie est une science expérimentale et peut-être même guerre expérimentale en ce moment. Il y a vraisemblablement une attaque "concertée ?" de l’empire sur la zone* pour la pousser à une orientation politique favorable, les "faibles" parmis les attaqués souffrent (c’est une partie de ce taux).

    * un peu comme ce qu’a connu la France à l’arrivée de la gauche en 81,le mur de l’argen a joué contre

     

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